Paci - T1 : Bacalan

Paci était le roi du go fast, courses de rue pied au plancher pour livrer de la came. Après un séjour en taule, il aspire à une vie meilleure. Son passé va le rattraper. Ce premier volet d'une série en trois tomes se dévore comme ces caisses avalent le bitume. A histoire chaotique, dessin chaotique. Remuant.

Un bolide qui pointe à 370 km/heure. Le coffre chargé de came. Go fast, jusqu'à la livraison. Une vie à toute berzingue. C'était celle de Pacifique. Avant. Avant qu'il ne se fasse gauler et qu'il finisse sous les verrous. Car désormais, son plus beau bijou est un bracelet électronique qu'il traîne comme son boulot d'ouvrier dans le bâtiment. Tant pis pour l'argent facile. Paci, comme on l'appelait dans le business, a décidé de tenir bon. Mais le destin finit toujours par nous rattraper.

L'histoire est bien emmenée. Le scénario simple, mais combien efficace. Vincent Perriot sait décrire l'urgence, la fuite. Le renoncement et la rédemption. Jusqu'à l'injustice et la révolte face à l'ingratitude humaine. Car si Paci a décidé de suivre une voie plus douce, une vie plus calme, son passé sulfureux ne lui permet pas d'avoir en main toutes les cartes du jeu.

Dessin de l'urgence, perspectives éclatées, graphisme saccadé, vitesse rudement bien croquée. Voilà une nouveauté pleine de fraîcheur qui offre une lecture aussi dynamique que ces bolides de l'enfer. Qui livrent de la dope comme un scooter des pizzas. Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus fort. A tombeau ouvert, jusqu'au précipice.

C'est imprécis, imparfait, cabossé, comme le sont ces bagnoles et la vie des mecs qui les conduisent. Raccord. Paci a quelque chose de profond, d'humain. Une sensibilité qui le rend attachant et donne l'envie de prolonger la rencontre. La dernière case porte le suspense au zénith. Ça tombe bien, deux autres tomes sont prévus. Et rapido en plus.