L’invasion extraterrestre est proche. Le gouvernement américain a choisi de sauver une poignée d’humains pour assurer la survie de l’espèce. Mais comme tout secret, celui-ci finit par être éventé. De catastrophes en catastrophes, le compte à rebours final entame sa dernière phase. La tension est à son comble.
Avec cet opus, cette grande saga futuriste entame son dernier tiers. Tout au long de ce tome, Christophe Bec explore les différentes pistes déjà abordées pour les étayer. Entre flash-back et temps présent, il consolide des avenirs possibles et en évoque d’autres par petites touches. En habitué des histoires catastrophes, ce scénariste de talent commence à donner certaines clés tout en préparant de nouveaux verrous. Evitant tout fouillis, chaque pièce de cet immense puzzle se met doucement en place, dans un ordre parfaitement orchestré.
La tension, qui n’avait jamais cessée, monte encore d’un cran lorsque l’on voit la population prendre conscience de la disparition imminente de la quasi-totalité de l’humanité. Le récit évite aussi le piège du défaitisme grâce à un suspense fort, entretenu par la lueur d’espoir d’un groupe de personnages. Même si l’intrigue semble piétiner en s’attardant sur l’intériorité des nombreux protagonistes et les solutions de survie de l’humanité, ce faux ralentissement ne fait qu’augmenter l’angoisse ressentie par le lecteur.
Le trait réaliste de Stefano Raffaele, associé à des couleurs et des décors souvent froids, appuie de façon terriblement efficace le récit. Il nous projette dans des ambiances très différentes augmentant notre impression de perdre pied. Le changement rapide de décor nous entraine dans une véritable course contre la montre tout en suspense.
Un album qui nous met, comme le reste du monde, au bord du gouffre.