Thomas Revanche venge et reclasse avec des méthodes musclées les victimes du système. Ce réjouissant album met justicier des temps modernes aux prises avec sa rage de rendre justice et les erreurs de ses coups de poing rageurs.
Du producteur véreux touchant frauduleusement des subventions au directeur d'une entreprise utilisant du gel bon marché au lieu du silicone pour la fabrication de prothèses mammaires, Revanche ne pardonne rien et est prêt à tout pour que justice soit rendue.
Voici un album avec beaucoup de punch, au sens propre comme au sens figuré. En comparaison de l'impunité qui semble exister dans la réalité, il est particulièrement jouissif d'assister à la correction de ceux qui délocalisent sauvagement, de ceux qui produisent inutilement tant de chômeurs pour augmenter leurs marges, de ceux qui profitent de la misère des travailleurs immigrés clandestins.
Comme l’annonce le synopsis de l'album, peut-être qu'à la lecture de cette histoire, des vocations naîtront. Ce qui n’est pas forcément souhaitable. En effet, les auteurs nous montrent les débordements dramatiques de ces vendettas. Un patron est injustement puni car c'est en fait un de ses subordonnés qui tyrannisait les salariés, un autre est tué par accident. Ainsi l'album nous montre que la justice privé n'est sûrement pas la bonne solution, même si elle séduisait au premier abord. La verve de Nicolas Pothier nous amènera peut être un autre moyen de rendre justice dans les tomes suivants, tout en conservant ses dialogues acides.
Jean-Christophe Chauzy donne le dynamisme nécessaire à cette histoire. Le rythme qu’il impose au récit oscille sans cesse entre les actions rapides et les temps de pause des personnages charismatiques. Malgré des couleurs très lumineuses, le lecteur se retrouve plongé dans une ambiance polar.
Un album pour tous ceux en manque de justice, en espérant néanmoins une suite qui saura se renouveler pour continuer à surprendre...