Sasmira, série romantique et fantastique née il y a plus de vingt ans sous le crayon de Laurent Vicomte, s'achève brillamment après un chemin tortueux de deux décennies. Le trait soigné d'Anaïs Bernabé et les ultimes rebondissements scénaristiques de l'auteur offrent un quatrième tome et une chute réjouissante.
Sasmira est immortelle. Elle aime éperdument Stanislas. Mais il partage la vie et l'amour de Bertille, condamnée à vieillir prématurément. Si son homme veut la sauver, il doit renoncer à elle et tomber dans les bras de Sasmira. Tout choix est cruel mais il en est de plus cornéliens que d'autres. Dans cet ultime épisode, on découvre enfin le destin de ces personnages que l'on suit, certes de façon décousue, depuis plus de vingt ans.
Rappelez-vous, c'était en 1997, aux Humanoïdes associés. Laurent Vicomte donnait vie à une héroïne pleine de mystère dans un début de série fantastique et esthétique très prometteur. Et puis, le temps a passé. Trop. À tel point que les nombreux lecteurs, diablement mis en appétit, avaient fini par ne plus y croire. Rebondissement quatorze ans plus tard : en 2011, Sasmira prend un nouveau chemin avec l'aide de Claude Pelet au dessin. Plutôt réussi.
Après un ventre mou dans le troisième tome, le récit se muscle et l'émotion qu'apportent l'histoire et les personnages prend toute sa force dans ce quatrième et dernier opus. Un scénario digne du premier tome, le dessin romantico-fantastique d'Anaïs Bernabé au service de l'imaginaire : oui, Sasmira s'achève en beauté malgré une longue absence après l'entame, magistrale, et une relance difficile.
Un trait solide, des couleurs d'une grande beauté naturelle, des décors travaillés : grand soin est apporté à l'univers graphique. Sans aller jusqu'à parler de série culte, Sasmira fait partie de celles qui comptent. Et un peu plus même.