Deux femmes combattent la haute société victorienne anglaise, bien-pensante mais sans morale. Jennifer est mariée contre son avis à un révérend vicieux qui la fait enfermer et Kita, Japonaise, s’est fait voler son enfant avant d’atterrir dans une maison close haut de gamme. Arriveront-elles à leurs fins face à la violence d’aristocrates sans vergogne ?
Jennifer ne voulait pas se marier à ce révérend qui ne lui veut que du mal. Mais elle n’a pas eu le choix : c’est le lot de tous les sans-grades, dans une Angleterre victorienne où les bourges sont toujours les plus forts. Jennifer se retrouve même enfermée par ce révérend sadique et vicieux. De son côté, Kita, jeune Japonaise, lutte aussi à sa manière contre l’aristocratie toute-puissante. Mais quel est le lien avec les attentats commis contre les patrons d’une entreprise de mines antipersonnel ?
Shi est une série à sensation. Tant dans l’originalité de son scénario que dans l’explosion graphique qui en fait un volcan du neuvième art. Même si on peut se trouver parfois un peu perdu dans un scénario à rebondissement dont certaines ficelles nous échappent, ce deuxième volet d’un premier cycle qui en comptera quatre, remplit toutes nos espérances de lecture après avoir dévoré le premier.
Côté dessin, José Homs développe ici sa pleine puissance. Plus qu’une BD, Shi est une bombe graphique. Elle mêle avec brio l’atmosphère de cette période historique anglaise très marquée et codifiée et lance avec crédibilité des passerelles vers notre époque sans que l’on ne parvienne encore à établir un lien entre le deux dans ce deuxième tome.
Le feu est très présent. Comme pour rappeler que derrière les flammes se joue le destin cruel de deux femmes que la vie n’a pas gâtées. Ce Roi démon révèle une très belle suite à un premier tome solidement charpenté.