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Space Connexion - T1 : Darwin's lab

couverture de l'album Darwin's lab

Série : Space ConnexionTome : 1/2Éditeur : Glénat BD

Scénario : Diablo ElDessin : Romain Baudy

Collection : Glénat Québec

Prix : 15.50€

  • ZOO
    note Zoo3.5

    Scénario

    4.0

    Dessin

    2.5
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Darwin's lab

Des histoires courtes pour de la grande science-fiction ! Le projet Space Connexion réunit des nouvelles "coup de poing" sous une thématique commune : la rencontre extra-terrestre ! Thème certes déjà exploré en bande dessinée, la rencontre du 3e type a toujours été traité en réponse à l'actualité d'une époque donnée. Anxiogène dans les années 50 en pleine guerre froide, pleine d'espoir dans les années 80 (grâce à l'oeuvre de Spielberg), horrifique dans les années 90... elle est le reflet d'un état d'esprit du monde. Avec cet album artistique, on plonge en 2010, une époque pleine d'incertitude. Les menaces se sont multipliées, qu'elles soient d'ordre écologique, diplomatique, pathologique, sanitaire... Nous vivons dans une société en totale mutation et sommes incapables de nous projeter. L'humanité va t'elle péricliter dans une épidémie meurtrière, une apocalypse nucléaire ou un assèchement des ressources naturelles ? Ou au contraire, les progrès...

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La critique ZOO sur l'album Darwin's lab

Que se passe-t-il lorsque les sommités intellectuelles de notre temps sont kidnappées par des aliens ? La Terre est-elle un bon refuge pour des extraterrestres pourchassés ? Et si ces « envahisseurs de l’espace » étaient en fait des « secouristes de l’espace » ? Voilà les points de départ proposés par cette petite anthologie de récits SF remaniés par deux des artisans responsables des Lascars.

Redoutable. Les thématiques de la science-fiction ont beau explorer les recoins les plus lointains de notre univers, elles n’en demeurent pas moins focalisées sur nous, les Humains et la Terre. El Diablo et Romain Baudy signent avec ce premier tome de Space Connexion un délicieux détournement de ces histoires qui ont fait l’âge de d’or de la SF tels que The Thing, Alien ou la Planète des Singes… mais avec un regard d’aujourd’hui. Car les histoires qui se racontaient dans les années 60 à 80 (lorsque guerre froide, Vietnam et choc pétrolier faisaient l’actualité) se racontent désormais autrement dans les années 2020 (où l’immigration, la Covid 19 et le réchauffement climatique sont sur toutes les lèvres). Si les idées sont similaires, les conclusions diffèrent.

Sur la satire, les auteurs des Lascars s’en donnent à cœur joie : c’est drôle, pathétique et corrosif. Un brillant scientifique passant plus de temps à penser à son insatiable libido qu’à la raison la plus élémentaire. Une espèce humaine préférant s’adonner au complotisme plutôt qu’à son instinct de survie. Un « SS » apparaissant dans les lunettes d’un patron d’entreprise sans scrupules (les génocidaires de notre temps ?). Sur le fond, les auteurs visent juste dans l’ère de notre temps ! 

Space Connexion T.1 - Darwin's lab

Space Connexion T.1 - Darwin's lab
© Glénat, 2022

D’histoires aussi satiriques, les dessins ne pouvaient qu’être caricaturaux. Romain Baudy (auteur de l’excellent Souterrains) rend les trognes des personnages savoureuses et nous fait comprendre dès la première planche la nature décalée de l’album. Les grimaces exagérées des personnages ou les formes fantasques des extraterrestres peuplant le récit… Un petit vent de folie habite les traits du dessinateur. Il est cependant décevant que la colorisation soit aussi convenue : ni mauvaise ni de qualité, elle s’avère sans intérêt ce qui est fort dommageable à un album aussi coloré en termes de thématiques et de bonnes idées narratives. Même l’usage de dot printing dans la colorisation laisse circonspect et n’apporte pas grand-chose au délire.

Une folie en demi-teinte, donc, mais bien racontée. Car il ne faut jamais oublier que la science-fiction ne fait que parler de nous à l’instant où on l’écrit. C’est à se demander ce qu’on racontera en SF dans 50 ans…

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