En route vers Djibouti, Yann Calec navigue sur la mer Rouge, les soutes pleines de fret. Au cours d’une violente tempête plusieurs caisses se sont fracassées, révélant un contenu inattendu : des armes chargées à bord à l’insu de l’équipage et de son capitaine. Le jeu s’annonce serré pour le héros imaginé par Jean-Charles Kraehn et Patrick Jusseaume, cette fois en butte à des trafiquants sans scrupules.
Au fil de ces aventures maritimes se déroulant à la fin des années cinquante, on a pu voir Yann Calec affronter un bel échantillon de forbans et autres crapules de la pire espèce. Le statut du personnage n’a pas cessé d’évoluer d’un album à l’autre, nous devenant quasi familier. Il aimerait faire partager sa passion de la mer à son épouse Rosanna et leur fille Inès, mais la vie maritime et les risques du métier vont remettre en cause la pérennité de sa vie familiale.
Il aura fallu cinq années de patience pour voir venir ce nouvel épisode. Ce délai inhabituel est lié aux problèmes de santé de Patrick Jusseaume qui, finalement, a dû jeter le gant après avoir réalisé les trente premières planches. On sent d’ailleurs son dessin faiblir au fil de ses dernières pages, on devine sa lutte pour tenter d’achever cet album coûte que coûte. Chapeau l’artiste qui nous a enchantés durant tant d’années : il peut être fier de sa belle bibliographie !
Son amitié pour Patrick Jusseaume a donc naturellement conduit Jean-Charles Kraehn à achever lui-même cet album. Si les deux auteurs avaient débuté ensemble leur carrière chez Glénat dans un style assez proche l’un de l’autre, cette reprise permet toutefois de mesurer tout ce qui sépare leur graphisme mais l’essentiel consistait bien à publier cette histoire complète.
Ce onzième tome sonne-t-il la fin de la série ? La fin est suffisamment ouverte pour relancer son héros vers d’autres aventures.
1 0