Illustre inconnu, Winston Smith a pourtant eu une vie extraordinaire. Il a même donné son nom au personnage principal de 1984, le grand roman de Georges Orwell. Les deux écrivains se sont liés d’amitié lorsqu’ils combattaient pendant la guerre d’Espagne. Cette vie incroyable et oubliée se livre dans un premier tome qui a tout pour attiser la curiosité.
C’est en bavardant avec son bouquiniste que Christan Perrissin découvre l’existence de Winston Smith et de son roman autobiographique Life. Un récit qui le touche tant qu’il décide d’en faire une adaptation en bande dessinée. Le premier tome raconte la façon dont le manuscrit de Life a été découvert : Anna Laurens reçoit un jour un appel lui annonçant qu’un certain Winston Smith a légué toutes ses affaires à sa mère. Seulement celle-ci est décédée il y a quelques mois. Elle décide donc de se rendre sur place et découvre avec étonnement ce récit écrit pour sa mère.

Winston Smith commence par revenir sur sa jeunesse avant qu’il n’entre au prestigieux collège d’Eton. Il y raconte sa difficulté à s’intégrer et ses premiers émois. Plus qu’un simple prologue, cet album nous livre un événement primordial et décisif dans la vie du jeune homme. Ce qui ne devait être qu’une simple mauvaise blague le liera à jamais à la famille du directeur de pensionnat, M. Wilkinson.
Avec un dessin tout en nuances, Guillaume Martinez nous plonge en même tant qu’Anna dans la vie du jeune Winston Smith. Un trait précis lui permet de mettre l’accent sur les visages des personnages, qui se passent très bien de dialogues tant ils sont expressifs. Les couleurs délicates finissent d’immerger totalement dans ces souvenirs vieux de 80 ans mais toujours aussi intenses.
Une Vie promet de nous emporter dans l’un de ces récits auquel on ne s’attend pas. Un destin hors du commun raconté avec sincérité à la manière d’un Hemingway. Que le voyage commence…
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