Quatre lycéens face à des extraterrestres et à la fin du monde : sanglant, convenu, sans profondeur, le road trip à la sauce science-fiction de Blood Red Lake ne surprend pas. Cette BD est à réserver aux jeunes ados amateurs de série Z et aux amoureux de nanars.
Dans le Wyoming, deux lycéens peu dégourdis se sont dégotés deux des plus belles filles du bahut pour se rendre à un Spring break. Sur la route, les quatre compères sont pris un chasse par un pervers. Pervers qui va finalement se faire tuer un par un assureur possédé par des extraterrestres, débarqués d’un astéroïde pour visiblement transformer le monde en un Walking Dead géant.
Construit comme un road movie classique, le scénario s’installe tranquillement, pour sombrer dans le cliché et reprendre nombre de postures de films célèbres. Entre le maniaque de l’aire d’autoroute ou les extraterrestres qui s’insèrent dans les oreilles des hommes et l’anus des femmes pour une raison tout à fait inconnue, bienvenue dans un condensé d’images déjà vues.
Côté psychologie, on touche le fond. Les filles sont vulgaires, les hommes, dégénérés. Après une confrontation à un massacre, les protagonistes ne semblent ressentir aucun traumatisme. Finalement, avec son scénario d’apocalypse téléphoné et son avalanche d’hémoglobine et de sexe sans substance, Blood Red Lake s’installe tellement dans l’hyperbole qu’il en devient drôle. Un peu à la manière des films de Robert Rodriguez, où le comique et l’horreur cohabitent.
Pimentant l’ensemble et venant relever le niveau global de l’ouvrage, la mise en image réaliste de Renato Arlem fonctionne parfaitement. Les dessins sont ciselés, le cadrage net et sans bavures. En noir et blanc, le graphisme sert à merveille les scènes d’actions par son dynamisme et a le mérite de plonger le lecteur dans une atmosphère anxiogène.
Comme un bon film de série Z, cet ouvrage se lit sans déplaisir mais s’oublie rapidement.