Dans le futur, les nations et les gouvernements ont disparu. Les territoires sont aux mains de quelques familles toutes puissantes, possédant des Hommes de main pour les protéger eux et leurs intérêts, leurs Lazares. Forever, Lazare des Carlyle, est frappée de plein fouet par la trahison de Jonah, le dernier fils Carlyle. La suite de ses aventures creuse parfaitement les rouages de cette société d’anticipation peu engageante.
Après avoir mené les négociations de paix entre les Carlyle et les Morray, Forever fait passer la recherche de Jonah au second plan à la demande de son père. Elle doit se concentrer la protection de son autre frère qui organise une montée, c’est à dire une élévation dans l’échelle sociale.
Ce deuxième opus marque une pause dans les conflits internes de la famille Carlyle ainsi que dans les disputes entre les familles. Le scénario lève le voile sur la jeunesse et la formation de Forever, permettant de comprendre ce qui l’unit à la famille Carlyle. Son affection mêlée de distance froide la rendent finalement attachante. L’autre partie de ce volume s’attarde sur l’organisation de cette société futuriste, entre son système de serfs, qui peuvent servir la famille, et les « Déchets », dont la vie ne vaut rien. La « montée » offre une épaisseur bienvenue à ce monde, et offre un équilibre entre l’action et la tension des face-à-face.
Le dessin aux couleurs majoritairement sombres et froides achève le paysage d’un monde sans espoir. La misère et la rudesse des temps sont présentes à chaque case. Quant à la tristesse et au désespoir des personnages, ils touchent aisément.
Ce deuxième tome embarque dans ce monde dystopique, que le premier opus n’avait fait que suggérer.