Gus, enfant-cerf, est comme tous les gamins hybrides qui peuplent une planète décimée par un virus : immunisé, survivant. Mais seul. À la mort de son père, il ne l'écoute pas et sort du bois pour rejoindre la vie extérieure.À ses risques et périls. Un récit original et solide, un graphisme écorché vif. Vite, la suite !
Un virus a anéanti l'humanité. Seuls survivent les enfants nés après le fléau. Ils sont hybrides : mi-humain, mi-animaux. C'est le cas de Gus, enfant-cerf. Il survit avec son père dans la forêt. Mais lorsque ce dernier rend l'âme à son tour, Gus n'écoute pas ses conseils. Il sort du bois et place tous ses espoirs en Jepperd, un grand costaud qui lui promet de l'emmener dans une réserve où vivent d'autres enfants hybrides. Gus aurait-il mieux fait d'écouter la sagesse paternelle ?
Ce premier volet d'une série en trois tomes est un bijou. Un scénario science-fiction bien charpenté tient en haleine sur près de 300 pages. L'auteur canadien évolue dans une veine comics dont il conserve la substantifique moelle : de l'action, du mouvement et des ressorts sans limites, dans une histoire au rythme saisissant.
Trait de l'urgence, dessin du mouvement. Le coup de crayon libéré et craché sur le papier donne aux aventures de Gus caractère et identité. Ses personnages anguleux, taillés à la hache, dégagent des expressions calquées avec précision sur la rugosité du thème et l'âpreté du destin de l'enfant-cerf. On ne pouvait espérer un graphisme plus mouvementé pour croquer cette quête initiatique de Gus dans une Amérique post-apocalyptique.
Espérons désormais que l'éditeur ne traînera pas pour sortir les deux prochains tomes qui compléteront cette histoire originale. Le récit sort des sentiers battus que la BD propose habituellement et c'est tant mieux. Ce roman graphique se dévore à la vitesse grand V. Aussi vite que le roi de la forêt traverse les bois. Haletant.