Les Requins Marteaux
Les Idoles malades
« Mon artiste préféré français en ce moment est un type dont personne n’a jamais entendu parler parce que son travail est très dérangeant. Il s’appelle David Sourdrille. Une des raisons pour laquelle je l’aime bien c’est qu’il a une sensibilité envers les femmes similaire à la mienne. Il dessine des belles femmes, qui ont des formes, voluptueuses. Dans ses BD, il est très obsédé par les femmes et il se dessine comme un loser sans attraits, un petit gars moche. Toutes ses BD sont là-dessus. C’est un artiste brillant. Il n’est pas apprécié à sa juste mesure en France. »
Robert Crumb, Les Inrocks, 25 avril 2012
Qui mieux que le maître incontesté de l’autobiographie underground pour parler de notre érotomaniaque préféré ? Dans cette compilation non exhaustive de contes scabreux, Sourdrille décline ses phantasmes avec une maestria de loufoquerie qui n’a rien à envier à Windsor Mac Kay, Walt Disney, Le Prisonnier ou La 4ème dimension… Toute une veine romanesque où l’imagination et les érections sont au beau fixe et où son dessin d’un noir et blanc acéré rappelle les maîtres du genre : Buzzelli, Magnus et bien sûr Crumb.
Mais l’intrépide Monsieur Sourdrille à su créer son propre univers, à la fois encré dans un quotidien des plus banals, où le moindre détail sert à transformer ses troubles érotiques en phantasmes tordus.
Marlisou
Marlisou est une belle et courageuse toxicomane. Après s’être injectée sa dernière dose, elle décide de braquer son dealer, d’empocher le reste de la came et de s’enfuir fissa le plus loin possible. Poursuivie par ses fournisseurs et par la police toujours complice, elle finit par s’envoler dans les airs à bord d’un dirigeable. Jusqu’ici rien de plus banal. Reste que son périple la conduira aux confins troubles de l’espace et du temps ; au crétacé comme sur mars, dans un phare comme dans le cosmos, dans une fuite en avant qui jamais ne se lasse de la voir trépasser.
Marilsou de Pierre Ferrero est un livre étrange tenant à la fois du film Un jour sans fin où Bill Murray est condamné à vivre en boucle la même journée que du roman paranoïaque à la William S. Burroughs. L’auteur nous plonge dans un univers angoissant dont l’héroïne, seul personnage muet de la bd, est la victime d’un narrateur démiurge et sadique à la fois conscience du héros et conteur de ses supplices. Dans un style mêlant à la fois un dessin naïf conscient à des compositions en cubisme léger, Pierre Ferrero nous livre ici un récit angoissant et drôle, qui lorsque s’efface les sourires des premières pages laisse une curieuse impression de malaise existentiel.
Marlisou
A supprimer La bibite à bon Dieu
Flipper le flippé
Billy Bob
I love Alice
Front
Pinocchio
Prépublié dans la revue Ferraille Illustré et interrompu par Winshluss pour se consacrer avec Marjane Satrapi à
la réalisation de Persepolis (le film), Pinocchio narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées
par ce bon petit diable de Winshluss. La trame est la même que dans le roman de Collodi, cependant l’intrigue est modernisée : on retrouve ici un Pinocchio bien loin du gentil garçon qu’en a fait Walt Disney. Avec Winshluss, le pantin de bois se transforme en androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance. Tandis que « le grillon qui parle » (ici un
cafard) connaît un sort plus enviable que celui du roman, puisqu’il s’agit d’un sdf qui trouve à squatter dans la boîte crânienne du petit robot. Winshluss maltraîte les codes de la bande dessinée populaire et les références cinématographiques avec virtuosité. Il transforme les clichés les plus éculés en formes narratives éminemment modernes. Mais toute la force du travail de l’auteur réside dans son traitement graphique. Outre un dessin très expressif, Winshluss fait preuve ici d’une maîtrise insolente du récit muet. Ce livre imposant, prouve que Winshluss est un des auteurs de bande dessinée les plus virtuoses et les plus intéressants de sa génération.
Pinocchio a reçu en 2009, le prix du meilleur album au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.
Intégral
Course de bagnole
Capitaine Capital
La première fleur du pays sans arbre
Costume cravate
Les Melons de la colère
Bernard Barracuda
Bernard Barracuda ne bouge plus, ne boit plus, ne décide plus, ne crie plus, n'appelle plus sa maman, ne chante plus, ne sourit plus, ne déteste plus, ne comprend plus, ne conduis plus, ne communique plus, n'aime plus, ne s'insurge plus, ne voit plus... Comment faire, dès lors, pour reprendre le cours de son existence? Son entourage s'en charge pour lui! Infirmières, médecins, patients de l'hôpital, et même sa Tata se démènent pour lui rendre la vie belle. Mais cet ingrat se refuse à faire le moindre effort... Val Fret invente avec un trait enfantin et drôle le quotidien d'un paraplégique ou plutôt de son entourage, car Bernard Barracuda n'est pas que le personnage principal de cerécit; il est le catalyseur impuissant de toutes les saloperies humaines et le révélateur des bassesses du monde qui l'entoure. Mais la lumière est au bout du tunnel... Même si elle est derrière Bernard ! Comme dirait Jonathan Swift : "Puissiez-vous vivre tous les jours de votre vie!"
Foutoir
Flip et Flopi 1996 1998
Teddy Beat
Teddy Beat confronte l’imagerie enfantine aux fantasmes adolescents. Que sont devenus les héros des années 1990, quand nous avons éteint la télé pour aller draguer des meufs ? Ils ont fait la même chose. Au soleil d’un Brooklyn MTV, Teddy Beat se promène le long de 6 aventures. En puisant dans cette esthétique cartoonesque, Morgan Navarro nous renvoie au collège, aux histoires qu’on raconte aux copains, à ces filles qu’on aurait séduites lors de vacances à l’étranger. Une époque, comme un matin où l’on tarde à quitter son lit où, dans un demi sommeil, se mélange la moiteur du rêve et la raideur matinale. Définitivement le livre le plus branlable de la collection, il a d’ailleurs été reconnu pour ses qualités par le jury du prestigieux Festival d’Angoulême qui lui a décerné le Prix de l’Audace en 2012.
La planète des Vülves
Quarantaine
Souliers rouges, petits pois, etc...
Comtesse
Le venin des passions
Short scories
Les losers sont des perdants
Bienvenue à Guerse et Pichelin, deux auteurs de talent de la nouvelle génération chez Fluide Glacial. Ils viennent tous deux de la bande dessinée indépendante et du magazine Ferraille. Les Loosers sont des perdants raconte la vie de quatre jeunes chômeurs dans une petite ville de province. Il passe leur temps à chercher des petits boulots et à boire leurs maigres revenus au bar. Les dialogues sont percutants et les nombreuses scènes se passant au comptoir du bar vous plongeront dans l'esprit des brêves de comptoir à la "Gorio". Le graphisme vous rappelera sans doute celui de Crumb et de la bande dessinée indépendante en général. Un album à l'aspect social très fort et qui arrive à nous faire rire avec un sujet grave.
Salade de Fruits
Exotisme et loufoquerie sont toujours au rendez-vous de cet album de Mathieu Sapin en partie pré-publié dans Ferraille Illustré puis paru chez Les Requins Marteaux à l’automne 2005 et dont nous présentons aujourd’hui cette belle réédition bien méritée. L’auteur décline ici avec maestria le savoureux univers insulaire et tout en décalage de “Supermurgeman” (dont les aventures furent d’abord publiées dans Psykopat avant de donner lieu à un recueil chez Les Requins Marteaux en 2002 puis à la série à succès de la collection “Poisson Pilote” que l’on connait aujourd’hui). Véritable galerie de portraits aux personnages insolites dont les destinées s’enchevêtrent inexorablement (on y croise en vrac, des guérilleros soviétiques, un savant fou, un catcheur en pleine reconversion, un coiffeur frustré, etc.), Salade de Fluits offre un rafraîchissant cocktail servi par une narration jamais à court de surprise !!!
La Revanche des palmipèdes
Pinocchio (Winshluss)
ANGOULEME, FAUVE D'OR – PRIX DU MEILLEUR ALBUM 2008 Pré-publié en partie dans la revue Ferraille Illustré de 2003 à 2005 et interrompu par Winshluss pour se consacrer avec Marjane Satrapi à la réalisation du film d'animation Persepolis (primé au festival de Cannes et au César et nominé au Oscar), Pinocchio narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées par ce bon petit diable de Winshluss. La trame y est globalement la même que dans le célèbre roman de Collodi, cependant l'intrigue y est largement modernisée : On retrouve ici un Pinocchio bien loin du gentil petit garçon de Walt Disney ! Le pantin de bois devient là un simple androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance. Tandis que le grillon qui parle (ici un cafard) connaît un sort plus enviable que celui du roman originel, puisqu'il s'agit d'un SDF qui trouve à squatter bien confortablement dans la boite crânienne du petit robot en question.
Dickie T.3
Pour ce troisième opus (mais le premier édité en France), Dickie revisite et parcourt l’histoire de l’humanité, des premiers émois d’Adam et Eve aux sex-shops extra-terrestres du futur. Ces aventures, plus souvent méchantes que bêtes, Pieter De Poortere nous les conte avec un trait simple et une narration volontairement naïve au service d’un humour noir implacable.
Destination Abecederia
The autobiography of me too free
Amour, sexe et bigorneaux tome 2
La topographie interne du M.
Rut
Malcom Foot
Recueil Ferraille n°21 à 27
Panique à Saint-Pancréas
Hunting Fishing Nature and Traditions
Dol
" Il y a une voie française pour la réforme. J'en suis convaincu : c'est une voie qui n'est pas idéologique. L'idéologie conduit à l'impasse et l'immobilisme. ", Jean-Pierre Raffarin.
Canetor
L'œil privé
Ump !
Sortie une première fois en 1997, UMP ! est l’une des premières bande dessinée de Moulinex. Une histoire muette, mais sonore faite de grognements et de rires, à mi-chemin entre Krazy Kat, Le Concombre masqué et Tex Avery.
C’est une version papier d’un cartoon de la Warner, avec la même précision dans le rythme, le même soin dans les cadrages. Servi par le dessin virtuose de Moulinex, fils prodigue d’une ligne crade (Vuillemin, Reiser) engrossé par Walt Disney, qui ne trouve d’équivalent que chez Philip Guston ou Winshluss.
D’ailleurs, Winshluss le dit lui-même : « Moulinex prend la merde à pleine main et la transforme en or. Moulinex est un alchimiste »
One in a million
The World is yaourt
Sadie
Le petit Lulu
Twist and Shout
Enfin toute la vérité sur la disparition du King !!! Pour les Requins Marteaux, Jürg (le plus rock'n'roll des auteurs belges), a remonté le temps jusqu'en l'an 1977. Fatigué du strass et du stress, Elvis Presley s'est retiré dans sa résidence secondaire de Charleroi. Il y coule des jours heureux, entièrement consacrés à l'absorption insouciante d'alcools forts et de frites bien grasses, cependant qu'à Graceland un sosie assure l'intérim.