ZOO

Pinocchio (Winshluss)

couverture de l'album Pinocchio (Winshluss)

Éditeur : Les Requins Marteaux

Scénario : WinshlussDessin : Winshluss

Genres : Aventure

Public : À partir de 12 ans

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Pinocchio (Winshluss)

ANGOULEME, FAUVE D'OR – PRIX DU MEILLEUR ALBUM 2008 Pré-publié en partie dans la revue Ferraille Illustré de 2003 à 2005 et interrompu par Winshluss pour se consacrer avec Marjane Satrapi à la réalisation du film d'animation Persepolis (primé au festival de Cannes et au César et nominé au Oscar), Pinocchio narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées par ce bon petit diable de Winshluss. La trame y est globalement la même que dans le célèbre roman de Collodi, cependant l'intrigue y est largement modernisée : On retrouve ici un Pinocchio bien loin du gentil petit garçon de Walt Disney ! Le pantin de bois devient là un simple androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance. Tandis que le grillon qui parle (ici un cafard) connaît un sort plus enviable que celui du roman originel, puisqu'il s'agit d'un SDF qui trouve à squatter bien confortablement dans la boite crânienne du petit robot en question.


La critique ZOO sur l'album Pinocchio (Winshluss)

Quand Winshluss sort sa version trash et déjantée de Pinocchio en 2008, il est sûrement loin de se douter que cette bande dessinée va devenir un des fleurons de l'édition alternative française. Ce titre, dont nous avons décidé de vous parler pour souffler les trente bougies des Requins Marteaux, a largement contribué à fonder leur ADN.

Dans ce Pinocchio-là, les méchants sont ultra-méchants, les décors gores et l'île paradisiaque un cauchemar, temple du vice et de la malveillance. Ce Pinocchio-là, c'est celui enfanté par le génial Winshluss en 2008. Les Requins Marteaux, défricheurs du neuvième art alternatif dans la veine de l'Association ou autre Cornélius, la déconne et le trash décapant en plus, ont vu juste en relevant le pari audacieux de laisser Winshluss faire ce qu'il réussit le mieux : raconter sans filtre ce qu'il a dans la tête.


Pinocchio est obligé d'effectuer les corvées du logis

Pinocchio est obligé d'effectuer les corvées du logis
© Les Requins Marteaux, éditions 2021

Ici, Gepetto est un sombre père : après avoir mis au point sa créature de fer, il l'oblige à effectuer les corvées du logis. Sa femme ne vaut pas mieux : cette vieille rombière vicelarde n'hésite pas à utiliser le diable de nez de son fils pour assouvir ses désirs sexuels...jusqu'à mourir brûlée par l'électricité. Car entre temps, Jiminy le Cafard a perdu son logement, s'est fait plaquer par sa copine et s'est introduit dans le logement de Gepetto. En trafiquant l'électricité pour avoir le câble gratuitement, il court-circuite Pinocchio... Drôle d'ange gardien !

Winshluss, alias Vincent Paronnaud de sa véritable identité, avait commencé cette histoire dans le magazine Ferraille. Elle a mijoté quelques années dans son esprit, avant de s'étaler dans ce remarquable roman graphique de plus de deux cents pages. Le récit est si fort que l'auteur fait abstraction des dialogues durant presque toute l'oeuvre, à de petites exceptions près. C'est raconté avec vigueur, dessiné avec fougue dans la noirceur, puissant dans la déchéance.

Les couleurs de Cizo agrémentent on ne peut mieux le dessin plein de détails, à la fois très fouillé et d'une grande clarté. Il est clair que les amoureux de Disney et les âmes sensibles en tout genre doivent se méfier : ce Pinocchio-là raconte le mal, le dérapage, l'âme humaine dans ce qu'elle a de pire. Vous ne direz pas que vous n'aviez pas été prévenus.

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