Montana, XIXe siècle. Les frères Burns, guidés par la volonté de tuer leur père, se retrouvent pris dans un conflit entre soldats américains et tribus indiennes. Ce manga nous offre un western ultra-violent, dont la réussite esthétique et scénaristique aura tenu la distance jusqu'au dernier tome.
Luke, impuissant, est le spectateur d'une bataille qui verra le massacre des Indiens, mais aussi leur victoire psychologique sur des soldats incrédules face à leur détermination. Brad quant à lui n'est plus qu'à quelques mètres du paternel et de sa vengeance. Mais l'erreur serait d'oublier qu'il a en face de lui un homme sans le moindre principe. L'entente et les limites des frangins vont une dernière fois être mises à l'épreuve.
On attendait le final de Green Blood avec impatience et appréhension. Mais Masasumi Kakizaki ne nous déçoit pas. La lutte des Indiens pour leur territoire est abordée de façon passionnée et sert de prétexte pour mettre en relief les différences de caractère entre Luke et Brad. Avec toujours le même questionnement en fil rouge : la vengeance vaut-elle la peine ? Loin d'être facile et prévisible, le chemin que prennent nos deux héros pour parvenir à leur but prendra des détours inattendus.
Avec une grande maîtrise du réalisme sombre et détaillé, le dessin n'aura pas faibli tout au long de la série. La mise en scène parvient à faire monter la tension, jusqu'à nous faire sursauter à plusieurs reprises. Les mouvements, accentués par les grandes traînées de lumière typiques du dessin de l'auteur, ont une dynamique puissante et explosent lors du combat final. Cette force visuelle alterne avec des jeux d'ombres qui suggèrent plus qu'ils ne montrent, donnant un poids incroyable à l'image.
Pour les amateurs de manga comme de western, Green Blood s'impose donc définitivement comme une série de référence.