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N'oublions pas les auteurs de BD

Un auteur de BD étant par définition indépendant, s’il se met en grève il est le seul pénalisé. Alors comment cette profession peut-elle exprimer sa colère ? Et bien elle défile, comme l’ont fait plusieurs centaines de professionnels le 31 janvier dernier durant le festival d’Angoulême.

On sait depuis plusieurs années que le métier d’auteur de bande dessinée connaît une crise. Entre la baisse des revenus et les incertitudes sur l’avenir du secteur qui peine à s’adapter, plusieurs professionnels ont jeté l’éponge.

De gauche à droite : Boulet, Arleston, Fabrice Neaud, David Chauvel, Fabien Vehlmann, Lewis Trondheim, André Juillard, Pénélope Bagieu, Nicolas Tabary

De gauche à droite : Boulet, Arleston, Fabrice Neaud, David Chauvel, Fabien Vehlmann,
Lewis Trondheim, André Juillard, Pénélope Bagieu, Nicolas Tabary
© C. Steffan

L’organisation d’un groupement BD au sein du Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs (SNAC) était déjà le signe annonciateur d’un malaise grandissant chez des artistes réputés farouchement attachés à leur individualisme. Mais l’annonce d’une augmentation significative des cotisations retraite a mis le feu aux poudres. Le projet « reviendrait, à nous retirer chaque année l’équivalent d’un mois de revenus, alors même que l’immense majorité des auteurs gagne moins que le SMIC » rappellent les représentants du SNAC BD.

Fabien Vehlmann en plein discours

Fabien Vehlmann en plein discours
© C. Steffan

Avant de préparer leur retraite, les auteurs veulent déjà pouvoir vivre de leur travail, c’est grossièrement le message que les auteurs de bande dessinée ont voulu faire passer. Dans une ambiance bon enfant, le who’s who du 9e Art a défilé durant une heure dans les rues d’Angoulême. Fabien Velhmann, porte-parole du mouvement, a ensuite rendu hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, avant d'appeler à la négociation de la réforme des cotisations retraite.

Mais, si l’organisation du FIBD s’est déclarée solidaire du mouvement, le festival ne s’est pas arrêté pour autant. La comparaison était frappante avec le salon Quai des Bulles, en octobre, qui avait vu le festival de Saint Malo se mettre en sommeil durant le débrayage d’une heure des professionnels. Samedi, dans la capitale d’un jour de la bande dessinée, si les auteurs étaient dans la rue, le public, lui, attendait toujours ses dédicaces.

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