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Polar et BD noire - l'héritage de quat’sous

À la recherche de la BD noire…

La littérature noire en cases

Au-delà des adaptations de romans noirs et des séries au long cours, une véritable bande dessinée noire s’est développée. Les années 70 et 80 ont vu la création de personnages et d’albums inspirés du roman noir américain. Alack Sinner par exemple, avec son dessin expressionniste presque psychédélique par moment, plonge le lecteur dans la vie du personnage avant même de lire ses pensées.

Alack Sinner

Alack Sinner est l'archétype du détective usé par la vie, sans illusions sur le passé ou l’avenir. En évoluant dans les États-Unis des années 70-80, il marque aussi le constat de l’échec de son époque en termes sociaux, échec qu’il vit en traversant les fractures de la société américaine. Avec d’autres personnages, il marque également la naissance de nouveaux codes spécifiques à la BD noire. La narration se fait toujours plus personnelle, introspective. Le dessin l’illustre ?

Pas seulement ! Le dessin acquiert son langage propre, et vient souvent jeter un éclairage nouveau sur le texte. Désormais, le dessin peut souligner le décalage entre ce qui est montré et ce qui est dit. Le Tueur semble un personnage calme et plein de certitudes, si l'on n'écoute que ses pensées. Pourtant, c’est un homme échevelé et vacillant qui nous est parfois montré. Ces nouveaux codes mènent finalement à insister sur l’ambiance et sur le contexte de l’enquête plutôt que sur l’enquête elle-même…

Le Tueur


Survivre dans le mélange…

Mais si la BD noire est finalement aussi difficile à définir, c’est parce qu’elle inclue toute ses références policières et les digère pour créer quelque chose de neuf. La BD policière n’est finalement que rarement centrée sur l’enquête et le mystère. Parce qu’il est difficile d’entretenir du suspense sur deux planches lorsque le regard les balaie dès que l’on tourne la page.

From Hell

En poussant cette logique, l’enquête a été reléguée au second plan pour laisser plus de place à la révélation de la psychologie des personnages, à leurs interactions et à la mise en place d’un contexte. Dans cette logique, on peut citer des œuvres telles que Sin City ou From Hell. Dans ces albums, l’élément du comment n’intéresse plus. C’est le pourquoi qui pousse à continuer la lecture : on veut comprendre les motivations et la vie des personnages que l’on suit.

C’est aussi le contexte qui intéresse désormais : comment fonctionne le monde dans lequel ces personnages évoluent ? La BD noire doit donc également respecter une certaine rigueur dans ses descriptions… Une rigueur presque journalistique. RG, de Frederik Peeters et Pierre Dragon, raconte des histoires fictives inspirées de faits réels au sein d’une brigade des renseignements généraux. Un pont entre la BD noire et la BD de reportage ? Un album qui montre en tous cas que le polar et la BD n’ont pas fini de se croiser...

13 albums pour découvrir différentes facettes du polar :


1. From Hell
2. Alack Sinner
3. Blacksad
4. Moi, Assassin
5. Blast
6. SODA
7. Monster
8. Gilles Hamesh, privé (de tout)
9. Over
10. Jérôme K. Jérôme Bloche
11. La Position du Tireur couché
12. Wet Moon
13. Sin City



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