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Voyage dans l'univers rétro-futuriste

À vos manuels : il est grand temps de réviser les bases du rétro-futurisme ! De Jules Vernes à H.G. Welles, ce courant littéraire né au XIXe siècle été porté par des générations d’écrivains avant de toucher la bande dessinée ! Petit tour d’horizons...

Entre fond historique et fantasme futuriste

Extrait d'Images de François Schuitens

Si on devait fixer un point de départ au rétro-futurisme, on remonterait aux premiers croquis de Léonard de Vinci. Peintre, architecte, anatomiste, mais aussi ingénieur, ce génie complet laisse après sa mort des plans d’inventions en avance sur leur temps ! De quoi enthousiasmer artistes et écrivains, qui s’emparent des codes esthétiques de ces recherches pour nourrir leur imagination ! Ces influences donnent naissance à des récits brouillant les frontières entre réalité historique d’une époque et sa vision utopique de l’avenir !

Dans le neuvième art, bon nombre d’auteurs ont su reprendre ce concept sur planches, François Schuitens et Benoit Peeters en tête de cortège ! Le duo est connu pour ses Cités Obscures, cycle d’histoires indépendantes liées autour d’un monde parallèle énigmatique. L’univers graphique est à lui-seul une pierre angulaire du rétro-futurisme, faisant slalomer personnages tout droit débarqués du passé dans des architectures épurées. Plusieurs artbooks tel que le Guide des Cités mettent en avant le travail mené pour construire cet univers unique, qui combine style baroque et immeubles new-yorkais !

Un message sociétal sous des vapeurs d’artifices

Beaucoup connaissent le rétro-futurisme par sa dimension esthétique, escamotant sa portée philosophique. Sous l’artifice des machines rutilantes issues d’un futur alternatif, nombre d’œuvres dissimulent une critique de notre société, à la manière d’Albert Robida. Le romancier visionnaire et ses Voyages très extraordinaires de Saturnin Farandoul ont marqué bon nombre d’artistes, dont François Schuitens qui se déclare « enfant de Robida » .

Extrait du Mystère Chtokavien, page 51

Dans la même lignée, Le Mystère Chtokavien, premier album de la série Les Fantômes de Teslapropose une vision pessimiste des progrès de la science. En interprétant la vie de l’inventeur Nikola Tesla, Richard Marazano fait ressurgir les tensions de la course à l’armement provoquées par la Seconde Guerre mondiale. Le tout accompagné du coup de crayon de Guilhem, qui donne des vues imprenables sur un New York où vagabondent des créatures mi-homme mi-machine !

Rétro-futurisme ou steampunk ?

Visuel City Hall

Le rétro-futurisme se ramifie en de nombreuses sous-branches comme le steampunk. A la différence du rétro-futurisme qui englobe toutes les époques, le steampunk projette les fantasmes futuristes d’une époque bien précise : la Révolution industrielle au XIXe siècle et son corollaire, la vapeur. En bande dessinée, plusieurs albums s’inscrivent dans ce mouvement, notamment City Hall, série dans laquelle Jules Verne s’associe avec Arthur Conan Doyle pour résoudre les mystères qui font trembler un Londres soumis à la dictature numérique. Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre ont su s’approprier les codes du manga pour orchestrer ce récit où machinerie d’avant-garde se fond à merveille dans un décor victorien !

Du côté des comics, on trouve les chroniques de Lady Mechanika. Cette série écrite et dessinée par Joe Benitez, se déroule dans un Londres victorien où des savants ont donné naissance à une femme armée de bras mécaniques. Sans repères et sans souvenirs de son passé, cette femme méchanique est lâchée dans la capitale britannique, bien déterminée à retrouver son identité et les circonstances de sa transformation. Entre rouages mécaniques, engins à vapeur ultra-performants, l’époque victorienne de Lady Mechanika incarne parfaitement le steampunk, tout en le saupoudrant de fantastique !

Extrait de Lady Mechanika, tome 2
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