La médaille de Chevalier des Arts et des Lettres fait une nouvelle fois polémique quand l’auteur des Vieux Fourneaux refuse de la porter.
Portrait de Wilfrid Lupano
© Rita Scaglia
Cette semaine, Wilfrid Lupano a partagé sur Twitter une lettre ouverte adressée au ministre de la culture Franck Riester dans laquelle il refuse officiellement la plus haute récompense qui peut être décernée à un artiste par le gouvernement français : être nommé Chevalier des Arts et des Lettres. C’est pour lui un geste politique de rejeter une « distinction de la part d’un gouvernement qui, en tout point, [lui] fait honte ».
Il reproche au gouvernement, entre autres, d’avoir supprimé l’ISF, divisant par deux les revenus des services publics, ainsi que les mesures à reculons par rapport à la crise migratoire, où encore une fois il cite un cas exemplaire, celui de l’Aquarius. Il dénonce sa négligence face à l’urgence écologique. Enfin, il accuse ses mesures policières d’être excessives, notamment en réponse au mouvement des gilets jaunes.
Ce n’est pas la première fois que cette récompense fait polémique : en 2016, quatre autrices de bande dessinée avaient refusé cette « médaille en chocolat » comme l’avait appelée Julie Maroh sur son blog. Leur promotion faisait partie d’une campagne exceptionnelle en réponse au boycott du festival d’Angoulême pour son manque de parité. Mais les autrices concernées considèrent le geste vain, d’autant plus qu’elles n’avaient même pas été prévenues par les responsables gouvernementaux et que la médaille implique une cotisation annuelle, autre critère qui amène bien des auteurs à la refuser.
Le cas de Lupano demeure cependant exceptionnel, rares sont les artistes qui rejettent la médaille non pas en réponse à une situation précise mais afin de contester l’action du gouvernement français tout entier. Un bel écho à l’engagement des trois héros des Vieux Fourneaux.
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