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Exposition "VIVE LE MONDE LIBRE !" de Philippe Vuillemin jusqu'au 20 Juin 2020

VIVE LE MONDE LIBRE! voilà le titre qu’a choisi la galerie Huberty & Breyne Paris pour son exposition de réouverture consacrée à Philippe VUILLEMIN du 29 mai au 20 juin 2020. Dans le contexte inquiétant et éprouvant ressenti ces dernières semaines, la galerie souhaitait apporter un souffle de légèreté et d’humour en proposant une quarantaine d’œuvres haute en couleurs du dessinateur.

D’Hara-Kiri à Charlie Hebdo, VUILLEMIN croque sans fard les comportements humains, notamment ceux observés durant la pandémie de Covid-19. Avec un humour aussi brut dans la forme que subtile dans son analyse, Philippe Vuillemin flirte en finesse avec le volontairement dégueulasse. En rejeton du professeur Choron et digne héritier de Reiser, Vuillemin l’irrévérencieux bouscule les codes de la bienséance pour mieux pointer du doigts les dérives absurdes de notre société. A découvrir donc dés maintenant à la Galerie Huberty & Breyne.


VUILLEMIN, La Ligne crade

Vuillemin conjugue dans ses dessins le potache et la pertinence avec brio. « Vuillemin a les traits fins, mais écrit des histoires dégueulasses », écrivait le journaliste Mathieu Lindon en 1995 dans Libération. Son esprit brillant évince les tabous, dénonce sans pincette, avec un humour qui irrite autant qu’il interroge. De ses premières collaborations pour Hara Kiri à ses récents dessins dans Charlie Hebdo, l’homme a toujours aimé la provoc et le politiquement incorrect. Il adore par-dessus tout mettre en évidence l’absurde des situations.

Ce pourfendeur de la bêtise humaine use et abuse du fait divers pour mieux dénoncer les failles déconnantes du système. Vuillemin dérange et, à ses nombreux détracteurs le qualifiant de vulgaire, il rétorque : « La merde, il faut savoir la manier pour la balancer où ça fait plaisir. Des hommes qui transpirent, qui meurent, qui se marchent sur la gueule, c’est la vie de tous les jours. La vulgarité, c’est quand le Doc de Fun Radio dit bite. »

A l'occasion, lorsqu'il cherche à rire de tout dans le périlleux Hitler = SS, Philippe Vuillemin ne réussit pourtant pas à se faire comprendre de ses contemporains. Tout en pondant un récit aussi gonflé que mythique. Vuillemin divise et le fait savoir ; jusque dans les couloirs de feue l'Académie des Grands Prix d'Angoulême qui l'intronise en 1995, au grand dam de Morris.

Si son humour caustique accable autant qu’il dénonce, l’homme questionne pourtant plus qu’il n’affirme. En utilisant la proximité dans ses histoires, il veut piquer au vif son lectorat. Des dessins rapides, efficaces et justes servis par un trait brut et cash, à l’image des histoires qu’il raconte : sans concession. Et son trait qualifié de “Ligne Crade”, en opposition à la ligne frêle, sert à merveille la galerie de personnages qu’il représente !


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