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Perros-Guirec : un festival fait du plaisir des rencontres

L’alternance de pluie et d’éclaircies n’entame pas les sourires qui fendent les visages. Pendant que le festival de Perros-Guirec bat son plein, l’ambiance est bonne. « Petit » festival par son ampleur, il est grand par ses ambitions : favoriser les rencontres entre le public et la bande dessinée. Pour ce faire, un plateau généreux en grands auteurs a été convoqué, support à toutes les animations.

Samedi matin, 10h30. À la maison des Traouïero, Hub, auteur du Serpent et la Lance, ou Turf, créateur de La Nef des fous, écoutent en silence.

Béatrice Tillier, présidente du festival, commente l’exposition qui lui a été consacrée, guidée par les questions de Benoit Lintanf. La leçon est magistrale. L’art du découpage ainsi que celui de la narration par les couleurs sont de haut niveau. L’exigence et la rigueur de l’artiste le sont tout autant. Les spectateurs évoluent donc entre les originaux de Fée et Tendres Automates, et ceux de La Complainte des landes perdues. La pureté des pages impressionne et la conceptualisation de l’autrice donne envie d’aller acheter les albums manquants pour mieux en capter toute la complexité.

Perros-Guirec : un festival fait du plaisir des rencontres

Forum avec Béatrice Tillier © Yaneck Chareyre

Un programme varié

Cette visite guidée était donc le coup d’envoi officiel du festival. Au fil des deux journées, plusieurs expositions ont connu un tel dispositif. Les amateurs ont ainsi pu s’émouvoir de la constante insécurité de Turf (sous les yeux là encore de Béatrice Tillier ou de Régis Loisel, en toute simplicité) ; ou observer avec tendresse Loïc Jouannigot vanter les mérites du papier aquarelle humidifié. Libre à chacun de profiter seul des autres expositions, comme celle impressionnante – forcément – consacrée à Olivier Ledroit. Deux forums complétaient le dispositif pour donner la parole à Alexis Horellou, Vanyda et Alexis Dormal, ainsi qu'à Béatrice Tillier, décidément sous les feux des projecteurs.

Pendant ce temps, évidemment, les dédicaces allaient bon train. Plusieurs espaces étaient ouverts : le palais des congrès, face à la mer, avec Florence Cestac ou Isabelle Dethan ; un espace jeunesse qui accueillait notamment Christophe Cazenove et ses multiples séries, ou son compère Philippe Fenech ; une tente pour les éditeurs et auteurs indépendants, sous laquelle on pouvait trouver notamment le talentueux Vincent Froissard, mais aussi de quoi acheter de la BD d’occasion à moindre prix.

Et pendant ce temps, une Fanfare batucada, se chargeait de ravir les passants et festivaliers profitant du bord de mer. Après tout, Perros-Guirec, c’est aussi cette connexion permanente à la mer.  Un tour de carousel était par ailleurs offert aux enfants qui prenaient une entrée, pour compléter la sortie familiale.

La fanfare

La fanfare © Yaneck Chareyre

De la rencontre, il y en a toute l’année quand l’équipe du festival réalise des actions de médiation culture, notamment avec la médiathèque de Lannion. Mais il y en avait aussi PENDANT le festival. La dessinatrice Moon Li était en charge d’un atelier BD pour enfant le samedi matin, qui résonnait bien avec les concours de BD exposés dans l’espace jeunesse. Le scénariste Kris, lui, avait deux journées pour accompagner de nouveaux auteurs ou scénaristes dans les tâches d’écriture (notre reportage sur l’atelier d’écriture scénaristique de Kris).

Quand les festivaliers ne sont pas là, les auteurs et les autrices…

Tout cela, chacun et chacune pouvait le vivre pleinement pendant ces deux journées.
Mais que se passait-il donc quand les auteurs n’étaient pas en train de travailler ? ZOO a pu se faufiler pour guetter ces moments-là aussi.

Et la force du festival s’exprimait dans ces instants : la convivialité et la simplicité. Il fallait voir une jeune scénariste débutante se ruer dans le sillage de Kris pour partir à la rencontre de la grande (pas de vanne) Florence Cestac. De même, écouter Hub et Thomas Mosdi parler de leurs souvenirs communs de jeu de rôle, au hasard, à table, était fort appréciable. Tout le monde connait Kris comme grand supporter du Stade brestois, mais la rencontre avec l’amateur de l’Union Saint-Gilloise, Renaud De Heyn, amena à d’amoureuses discussions footballistiques.

Dédicace de Hub pour Okko

Dédicace de Hub pour Okko © Yaneck Chareyre

Un festival BD, ce sont des expositions, des rencontres, des dédicaces, mais ce sont surtout des passionnés qui se rassemblent autour de cette passion quelque peu extrême, quand les files d’attentes ont commencés le vendredi soir pour des dédicaces le samedi après-midi. Mais une passion sincère et partagée que l’on soit lecteur, auteur, ou organisateur du festival.


Merci à la centaine de bénévoles rassemblés autour notamment de Jérémy et Barbara. Ces rencontres bienveillantes sont le fruit de leur travail et le résultat d’une philosophie partagée depuis la création de l’événement par quelques auteurs locaux et leurs proches.

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