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Les formats poche ont la cote

Après quelques tentatives éditoriales, au fil des ans, l’idée de proposer des versions en petits formats d’albums déjà parus a fait son chemin. Cette année, ils sont environ une demi-douzaine d’éditeurs à se lancer dans l’aventure estivale des collections Poche, à petit prix. Avec comme outsider Urban Comics, bien décidé à pérenniser son label Nomad tout au long de l’année. Redécouverte est le mot d’ordre… une sélection de Frédéric Grivaud.

Les formats poche ont la cote

Fables
de Bill Willingham et Mark Buckingham

Imaginons, dans notre réalité, une enclave secrète, au milieu de New York, qui abriterait une communauté de personnages fictifs qui remplissent les livres de contes, de légendes. Le méchant loup en serait le shérif, Blanche-Neige la maire… Un univers nourrit de mille et une histoires, de batailles, de drames, avec comme chef d’orchestre Bill Willingham, scénariste surdoué qui déconstruit chaque récit archiconnu de tous pour bâtir une série incomparable d’originalité où les sorcières veulent prendre leur revanche, où Pinocchio devient un dictateur… Vous pensiez connaître les contes de fées, lisez Fables

Urban Comics, 384 p., 9,90 €

Mauvais garçons
de Christophe Dabitch et Benjamin Flao

La chaleur moite de l’Andalousie. Deux amis, Manuel et Benito, inséparables et très différents pourtant. Progressivement, si l’amour vient se glisser dans cette nonchalante complicité, il reste toujours cette force qui les rassemble, inéluctable, un bruit de talon sur le bois, une main qui gratte les cordes d’une guitare et le chant qui perce le silence. Le flamenco, le pur, celui qui vient des tripes. Une écriture vibrante de vie, de justesse et un dessin… un dessin tellement juste et touchant… Une vraie pépite.

Futuropolis, 240 p., 13,90 €

Les formats poche ont la cote
Les formats poche ont la cote

Seconds
de Bryan Lee O'Malley

Guidée par une vision onirique, Katie découvre un petit coffret dans lequel se trouvent un carnet, un petit champignon et une note qui lui explique que si elle inscrit une erreur qu’elle souhaiterait modifier dans le carnet et qu’elle mange le champignon, elle se réveillera avec la réalité réécrite… L’espoir de pouvoir revenir sur son passé, de rectifier le tir est trop tentant pour la jeune femme qui ne prend pas le temps de réfléchir aux conséquences. Une belle petite pépite du créateur de Scott Pilgrim qui offre ici un soap décalé plutôt futé.

Dargaud, 336 p., 9,50 €

Guirlanda
de Jerry Kramsky et Lorenzo Mattotti

Dans le pays de Guirlanda vivent les Guirs. Parmi eux, Hippolyte, le fils de Zacharie, le chaman de la tribu. Il attend le retour de sa femme Cochenille, partie il y a bien sept jours ! Apprenant qu’elle est enceinte, Hippolyte décide d’aller la chercher et traverse malheureusement la vallée du mont Rauque qui se met alors en colère et provoque une montée des eaux… Kramsky et Mattotti rêvent, nous prennent la main, nous étonnent, peut-être même nous perdent-ils un peu dans ce voyage magnifique et fascinant. Mais quelle expérience de lecture !

Casterman, 392 p., 10 €

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Les formats poche ont la cote

Le Dieu vagabond
de Fabrizio Dori

Eustis le vagabond raconte qu’il serait un satyre exilé dans le monde des humains, depuis des siècles ; qu’il faisait, jadis, partie de la cour de Dionysos… Peut-être le croit-on, peut-être s’imagine-t-on simplement que c’est un affabulateur, un doux rêveur qui dispense parfois son don divinatoire très certain, contre une bonne bouteille de vin. Et le voilà parti à l’aventure, à la rencontre de Hécate, la déesse de la Lune. Nous parcourons, à sa suite, les superbes planches de Fabrizio Dori comme dans une sorte de ballade onirique, entre mythologie et errance que nous aimerions ne jamais finir.

Sarbacane, 152 p., 12 €

En attendant bojangles
d’Ingrid Chabber et Carole Maurel

Il y a ces deux silhouettes qui dansent dans le salon, en écoutant la douce mélodie de M. Bojangles chantée par Nina Simone. Un petit garçon les regarde, s’impatiente, il doit partir à l’école, mais ils ne sont qu’un, réunis l’un contre l’autre, perdus dans la musique. Les parents sont fantasques et leur univers reflète cette philosophie bohème de la vie. On écoute les pensées de l’enfant, on respire l’écriture toute en finesse et on glisse le long des planches où virevolte ce couple bien singulier, si touchant. Si l’album est sorti en 2017, il reste indispensable.

Steinkis, 129 p., 9,95 €

Les formats poche ont la cote

Article publié dans le Mag ZOO N°95 Novembre-Décembre 2023

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