Activités périscolaires hors norme

DanDaDan a débarqué en octobre 2022, à grand renfort de publicités dans tous les sens. Le titre étonne, fait sourire et interpelle par son côté outrancier. Petit rappel.

D’un côté, il y a Momo Ayase, une élève très populaire, au caractère bien trempé qui croit aux fantômes. De l’autre, il y a Ken Takakura, plus effacé, la tête de Turc idéale, qui par contre croit dur comme fer aux extraterrestres. Par un enchaînement de situations, Ils en viennent à se lancer un défi : Momo doit aller dans un vieil hôpital désaffecté où apparaîtraient régulièrement des aliens et Ken dans un tunnel hanté par une mystérieuse créature… Tu verras, ils existent…

Résultat improbable : Momo échappe de peu à un viol collectif bien glauque, tandis que Ken est désormais possédé par le démon Mémé-Turbo, tout en ayant perdu ses « parties ».

Le but de la mission est désormais de retrouver les bouboules de Ken et le libérer de sa malédiction. Ambiance action à tout va, gros démons bien bizarres, situations gênantes, en slip dans les couloirs du lycée, sur fond de romance décalée, d’idées ultra barrées et de gros fan service bien assumé.

© DANDADAN © 2021 by Yukinobu Tatsu/SHUEISHA Inc.

Chasseurs de démons 2.0

DanDaDan c’était LA série à lire, dès sa sortie, incontournable, enthousiasmant la mangasphère avec cette vision d’un ésotérisme pétillant et déglingué, à grand renfort d’expressions bien djeuns et de quelques touches sexy… oh si peu… Le cocktail a en effet tout pour bien fonctionner et les débuts ont été fracassants.

En quelques pages, la situation est posée, on glisse dans une succession de situations où les deux lycéens doivent, au fil des volumes qui vont suivre, affronter toute sorte de dangers, du crabe géant à la maison vivante, en passant par la secte qui veut les sacrifier à son dieu serpent, des extraterrestres qui les attaquent avec des cymbales, etc.

« Une troupe hétéroclite pleine de charme que l'on voit évoluer avec beaucoup de plaisir » 

Toutefois, derrière ce filtre explosif, Yukinobu Tatsu joue avec tout ce qui peut, au premier abord, séparer les deux héros pour mieux les réunir, de plus en plus étroitement. Bon c’est de l’ordre de la grosse ficelle, mais ça fonctionne assez bien, au final, d’autant qu’il rajoute d’autres personnages dans la ronde, Seiko la grand-mère sexy, Jiji le prétendant sympa, mais inquiétant et Aira la camarade un peu dépassée. Une troupe hétéroclite pleine de charme que l’on voit évoluer avec beaucoup de plaisir. Le tout servi par un beau dessin extrêmement précis et ultra dynamique, où l’auteur accentue les perspectives déformées et balance ses personnages dans tous les sens, sans ménagement.

Un ovni survitaminé qui a trouvé son rythme, bien qu’on ai parfois l’impression d’un scénario en roue libre, très addictif.

Article publié dans ZOO Manga N°11 Janvier-Février 2023