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Suzanne Lenglen : Une vie épique immortalisée en Bande Dessinée

Au-delà du deuxième plus grand court de Roland-Garros qui porte son nom, Suzanne Lenglen demeure une légende du tennis féminin, une icône dont la vie fascinante prend vie dans la bande dessinée de Tom Humberstone : Suzanne. L'album ne se contente pas de retracer les exploits sportifs de cette championne exceptionnelle, mais plonge également dans les détails de sa vie, les évolutions qui traversent la société, la politique et les arts de l'entre-deux-guerre.. Surnommée "la Divine" pour son élégance sur le court, Suzanne Lenglen a transcendé son sport, incarnant l'énergie sans limite des Années folles.

Jeunesse et débuts

Originaire du XVIe arrondissement parisien, Suzanne, née le 24 mai 1899 à Paris, découvre le tennis à l'âge de 11 ans. Sous la tutelle stricte de son père, elle se forge rapidement une réputation. En 1913, à seulement 14 ans, elle entame une carrière fulgurante, remportant le championnat du monde sur terre battue l'année suivante.

Pionnière du tennis féminin

En 1919, Suzanne Lenglen entre dans l'histoire en devenant la première Française à remporter Wimbledon. Audacieuse et révolutionnaire, elle devient la première joueuse professionnelle, défiant les normes de l'époque. Sa carrière est ponctuée par 241 titres, dont deux victoires aux Internationaux de France et six triomphes à Wimbledon.

Suzanne Lenglen à Wimbledon le 19 juin 1924

Suzanne Lenglen, la "divine", à Wimbledon le 19 juin 1924 © Daily Mail/Shutterstock/SIPA

Suzanne, la

Suzanne, la "divine" de Tom Humberstone

Style et révolution vestimentaire

Bien plus qu'une athlète exceptionnelle, Suzanne Lenglen était une icône de la mode. Ignorant les conventions strictes du tennis de l'époque, elle apparaît sur le court dans des tenues révolutionnaires, conçues par le célèbre couturier Jean Patou. Ses jupes courtes et son bandeau contrastent avec les standards de l'époque.

Un match légendaire

Le 17 février 1926, Suzanne Lenglen dispute son match le plus célèbre sur le court central du Carlton lors de la finale du tournoi de Cannes. Elle est face à la jeune championne américaine Helen Wills, 20 ans, triple vainqueure des Championnats des États-Unis. Malgré le prix élevé des places, environ 3 000 spectateurs, parmi lesquels des personnalités telles que Georges de Grèce, Manuel de Portugal, le duc de Westminster et de Connaught, ainsi que le roi Gustave V, se pressent pour assister à ce "match du siècle". Certains passionnés n'hésitent pas à grimper dans les arbres, monter sur les toits et les balcons des maisons environnantes pour avoir une vue sur le match.

Tournant professionnel

Fatiguée de l'amateurisme, Suzanne Lenglen aspire à devenir joueuse professionnelle pour assurer financièrement sa carrière. Après la signature d'un contrat de 50 000$ avec le promoteur C. C. Pyle en août 1926, elle est radiée à vie par la Fédération Française de lawn-tennis et exclue du All England Club. Sa tournée professionnelle de quatre mois en Amérique, accompagnée de son partenaire de double mixte Paul Féret, est un succès financier mais souffre de la disparité de niveau avec ses adversaires, réduisant l'intérêt du public au fil des matchs. 

Dans la continuité, bien que la tournée européenne prévue soit annulée, Suzanne Lenglen maintient une série de rencontres en Angleterre en juin, remportant ses matchs, mais la tournée n'attire qu'un intérêt modeste en raison du faible niveau de compétition.

Fin de vie et héritage

Suzanne Lenglen se retire du tennis en 1928. En 1930, elle s'associe avec une prestigieuse maison de couture, contribuant à la conception de modèles sportifs. Pendant cette période, elle participe à des campagnes publicitaires, fait des apparitions cinématographiques dans des longs et courts métrages. En 1936, elle se lance dans  l'enseignement du tennis en 1936, en créant une école de tennis baptisée "Suzanne Lenglen, initiation au tennis", à proximité de Roland-Garros, au Tennis Mirabeau. 

En 1938, elle succombe à une leucémie fulgurante à l'âge de 39 ans. Ses funérailles à l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Paris attirèrent une foule immense dont le roi de Suède, le président du conseil Édouard Daladier et les Mousquetaires Borotra, Lacoste et Brugnon. Son héritage perdure à travers les rues, stades et courts qui portent son nom, témoignant de sa contribution exceptionnelle au tennis français.

Suzanne Lenglen, bien plus qu'une championne, demeure une figure emblématique qui a transcendé les limites du sport et de la mode au cours des Années folles, marqueur d'une société et d'une politique en évolution. C'est ce que raconte Tom Humberstone dans son album Suzanne.

Suzanne. En librairie le 12 janvier - 216 pages - 21,90€

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