Mazel vient de nous quitter à près de 93 ans. Il était un de ces dessinateurs au talent apprécié dans la sphère des amateurs de BD franco-belge, mais est resté peu connu du grand public. Si on schématise, il a connu une carrière dans la BD humoristique essentiellement en deux temps : d'abord dans les années 60, au sein du journal de Tintin, puis dans l'équipe de Spirou magazine, des années 70 aux années 2000.
Une thématique commune aux contributions de Mazel à ces deux journaux : les mousquetaires du Roi. D'abord Fleurdelys dans Tintin (1966-68), le plus souvent sur scénario de Vicq, puis Câline et Calebasse (scénarisé généralement par Raoul Cauvin) dans Spirou à partir de 1969. Cette dernière série fut publiée aussi sous le nom Les mousquetaires et vit paraître sa dernière histoire dans Spirou en 1992. Une intégrale en trois volumes célèbre cette série qui connut par ailleurs huit albums.
Même processus de changement de nom pour une des séries phares de Mazel : Boulouloum et Guiliguili (les aventures d’un enfant « Tarzan » et d'un gros gorille) fut renommée Les jungles perdues pour faire moins enfantin. Les personnages furent même rebaptisés Kaloum et Kong. Mazel en profita pour changer de technique de dessin en passant du pinceau à la plume. Sous l’un ou l’autre de ses deux noms, la série cumula dix albums. Raoul Cauvin était là aussi aux manettes du scénario.
Câline et Calebasse © Dupuis
C'est encore Cauvin qui offrit à Mazel sa dernière série : Les Paparazzi, publiée à partir de 1993 et qui compta également une dizaine d'albums, jusqu'à la fin de la carrière de l'artiste en 2004. À noter, une curiosité parue par ailleurs pendant cette période : un album érotique La première femme de Barbe-Bleue, paru en 1997.
On aurait pu évoquer d’autres de ses séries, telles Bôjolet (dans Tintin) ou Jessie Jane(dans Spirou), ainsi que ses participations plus épisodiques à Pilote et à Pif.
Nous garderons le souvenir d'un dessinateur sympathique au style facilement reconnaissable, très vivant. Ceux qui ont eu la chance de voir ses planches originales peuvent témoigner du beau travail réalisé par l'artiste, notamment en termes de composition et d'encrage. Il a contribué avec modestie à l’histoire de la BD franco-belge pendant plus de quatre décennies et nous ne l’oublierons pas.
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