Le Débarquement de Provence : L'Opération Dragoon du 15 août 1944 en BD

Le débarquement de Provence, nommé "Opération Dragoon", est opération militaire d'envergure qui a joué un rôle clé dans la chute du Troisième Reich et la libération du Sud-Est de la France du joug nazi. Longtemps éclipsée par le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, le débarquement de Provence a mobilisé 350 000 soldats, dont 250 000 Français. Elle a commencé dans la nuit du 14 au 15 août 1944 avec un assaut naval sur 18 plages de la côte varoise, entre Toulon et Cannes, face à une armée allemande affaiblie, dispersée sur plusieurs autres fronts. À la fin du mois, les Alliés ont libéré la région, ses principales villes, et ont entamé leur avancée dans la vallée du Rhône. Retour sur l'évènement historique et découverte en BD !

Contexte et planification

Après le succès du débarquement en Normandie le 6 juin 1944, les Alliés cherchent à ouvrir un deuxième front en France pour prendre en tenaille les forces allemandes. Si certains commandants alliés, comme Winston Churchill, sont initialement réticents à l'idée d'une deuxième opération amphibie en France, estimant que les ressources seraient mieux utilisées ailleurs, l'Opération Dragoon est finalement approuvée. Elle est conçue pour compléter l’effort en Normandie en libérant le sud de la France, coupant ainsi les lignes de ravitaillement allemandes et facilitant l'avance des troupes alliées vers l'Allemagne.

L'Opération Dragoon est confiée à la 7e Armée américaine, dirigée par le général Alexander Patch, avec l'appui du 1er Corps français commandé par le général Jean de Lattre de Tassigny. Le plan prévoit un débarquement massif entre Toulon et Cannes, avec trois plages principales désignées : Alpha (Cavalaire-sur-Mer), Delta (Saint-Tropez), et Camel (Saint-Raphaël).

Une Histoire du Débarquement en Normandie et en Provence aux éditions Petit à Petit

Le Jour J : 15 août 1944

À l'aube du 15 août 1944, les troupes alliées lancent l'assaut sur la côte méditerranéenne de la France. Précédées par des bombardements massifs de l'artillerie navale et des raids aériens pour désorganiser les défenses allemandes, les forces d'invasion débarquent sur les plages avec des vagues d'infanterie, de blindés, et d'équipements lourds.

L’assaut sur les plages : Les premières vagues d'assaut, composées principalement de troupes américaines de la 3e division d'infanterie, rencontrent une résistance modérée. Les défenses allemandes, bien que présentes, sont désorganisées par les bombardements préliminaires. Sur la plage d’Alpha, les Américains prennent rapidement Cavalaire-sur-Mer, un port stratégique, tandis que sur la plage Delta, les forces débarquent près de Saint-Tropez, libérant la ville après de brefs combats. À Camel, les opérations sont plus complexes en raison de la topographie, mais les troupes américaines et françaises finissent par sécuriser la zone.

Les parachutages : En parallèle, des troupes aéroportées de la 1re division aéroportée alliée, dont le bataillon français des Commandos d’Afrique, sont larguées à l'intérieur des terres pour prendre le contrôle de points stratégiques, notamment les passages à travers les montagnes de l'Estérel et les ponts sur la rivière Argens. Ces actions visent à couper les voies de retraite des forces allemandes et à sécuriser les routes pour la progression des troupes terrestres.

Les réactions allemandes : Les Allemands, surpris par l'ampleur de l'opération, tentent d'organiser une défense, mais les forces de la 19e Armée allemande, sous-équipées et mal positionnées, sont rapidement débordées. Les pertes alliées sont relativement légères comparées aux combats acharnés de Normandie, en partie grâce à l'effet de surprise et à la désorganisation des troupes allemandes.

Les suites du débarquement

Après le succès initial du débarquement, les forces alliées commencent à progresser rapidement à travers la Provence. Le 17 août, les forces allemandes commencent une retraite précipitée vers le nord, tandis que les troupes françaises libres, soutenues par des résistants locaux, libèrent Toulon le 28 août et Marseille le 29 août. Ces villes portuaires, cruciales pour le ravitaillement, tombent rapidement aux mains des Alliés, facilitant ainsi le transport de troupes et de matériel pour la campagne de France.

L'Opération Dragoon se révèle être une réussite stratégique majeure. En libérant le sud de la France, elle permet aux forces alliées de remonter rapidement la vallée du Rhône, de rejoindre les forces en Normandie et d'encercler les forces allemandes restantes. Ce mouvement accélère la libération de la France et ouvre la route vers l'Allemagne, contribuant ainsi à la fin du conflit en Europe en mai 1945.