Chaque vendredi, on découvre ensemble une planche de l'immense collection de la Cité de la bande dessinée et de l'image d'Angoulême qui propose jusqu'en août 2026 une exposition fascinante et sans cesse renouvelée : Trésors des Collections. Dans la section Féminisme, découvrez la planche #16 : Uncle Scrooge de Don Rosa !
Le mot du commissaire de l'exposition, Jean-Pierre Mercier
Né sur grand écran en 1934, Donald est d’abord un comparse colérique et mal embouché de Mickey Mouse. Il s’adoucit progressivement et devient bientôt le héros de ses propres courts métrages. Adapté dès 1934 en bande dessinée, il acquiert sa vraie personnalité à partir de 1942 sous le crayon de Carl Barks, ancien animateur chez Disney qui lui invente une «famille» (Onc’ Picsou, Gontran Bonheur, Géo Trouvetou...) et un lieu de résidence, Donaldville. Les dessinateurs américains et européens qui suivront Barks enrichiront cet univers jusqu’à en faire un monde autonome. Terriblement «humain» dans ses humeurs et toujours très malchanceux, Donald est aujourd’hui plus populaire que jamais en Italie et dans la plupart des pays du nord de l’Europe. Travaillant sur les histoires de Donald depuis 1987, L’Américain Keno Don Rosa est sans doute le meilleur héritier de Carl Barks. Il s’est employé, dans plusieurs histoires qui forment un cycle (The Life and Times of Scrooge McDuck), à éclairer les parties ignorées de la jeunesse aventureuse de Picsou qu’avait imaginée Barks.Dans la présente page tirée d’une autre histoired’Onc’ Picsou, Rosa donne la pleine mesure de son talent très classique : on appréciera le découpage efficace qui, dans la première case, met en valeur l’engin inventé par Géo Trouvetou et, dans la dernière, ménage un suspense haletant. On a envie de tourner la page pour connaître la suite...
Le mot du chroniqueur de ZOO, par Frédéric Grivaud
Bien que Don Rosa se soit principalement fait connaître par son exceptionnelle saga « La Jeunesse de Picsou » cette planche est extraite d'une histoire en marge de ce récit, « The Crown of the Crusader Kings », quand bien même elle intègre de nombreux rappels à la Jeunesse.
Parue initialement au Danemark, en 2001, cette aventure fait partie des dernières réalisées par l'artiste pour Disney. Elle paraitra l'année suivante en France et seulement ensuite aux Etats Unis, trois ans plus tard.
On sent encore très bien l'influence très marquée de Carl Barks, le grand maître qui a posé les bases des aventures de Donald et Picsou. Toute la jeunesse et le reste de l'œuvre Disney de Don Rosa va principalement consister à rendre hommage à son idole en recréant une cohérence d'ensemble à tous ces récits passés, quitte à combler les trous laissés dans la continuité.
Ainsi, à travers cette planche, on se rend bien compte que le style de Don Rosa s'inscrit dans un respect des classiques, avec un trait qui reste très proche de celui de Barks, mais en même temps il lui rajoute une touche presque plus indé, dans le traitement des détails, cette façon de rajouter du volume avec une multitude de traits, d'ouvrir ses plans, de truffer ses cases de petits détails (c'est plus évident sur le reste de l'épisode).
La construction est fluide, presque évidente, avec une belle montée en puissance qui promet une page suivante percutante.
Si Don Rosa s'est fait assez rare ensuite, il n'en demeure pas moins l'un des artistes modernes, les plus singuliers, ayant travaillé pour ces franchises. Beaucoup de lecteurs ont redécouvert l'imaginaire de cet univers grâce à ses réappropriations jubilatoires. La marque d'un maître.
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