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Cabaret Vert 2025 : le festival BD et musique met la liberté et la création engagée à l’honneur

Par François Samson

Publié le 14/07/2025

Lecture 2 min.

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Fort d’un socle de 70 auteurs invités, le Cabaret Vert offre une diversité dans les thématiques proposées : aventure, humour, polar, SF, Histoire, fantastique, western, romanesque, (auto)biographie, intime… et BD engagées, notamment autour du thème de la liberté, de la lutte contre l'oppression.

Quelques exemples. Nicolas Wild, auteur entre autres de Kaboul disco sur sa vie en Afghanistan, de À la maison des femmes sur les violences subies par ces dernières en Seine-Saint-Denis ou de À quoi pensent les Russes en période de guerre avec l'Ukraine, explique : "Je ne cherche pas forcément à convaincre de quoi que ce soit, j'essaie de restituer des expériences de vie. Quand je raconte à la première personne, c'est une façon de dire 'voilà qui je suis, voilà ce que j'ai vécu', de prendre le lecteur par la main et de dire : 'viens avec moi, on va voyager ensemble'."

Et tout est question de dosage. "J'essaie de faire un équilibre entre des choses très quotidiennes et presque anecdotiques et aborder des thématiques plus sérieuses, mais en restant le plus possible lisible pour un public qui ne connaît pas le sujet. Ça va peut-être moins loin qu'un livre écrit par un vrai géopoliticien, mais le côté immersif, la lecture plus abordable par les scènes, les personnages, le fait de mettre de l'humour … bref du travail de bande dessinée ! ».

La voix des femmes, de la musique et du vélo !

Pour Zainab Fasiki, "liberté" n'est pas un vain mot. Après avoir œuvré pour le droit des femmes marocaines à disposer de leur corps (Hshouma Corps et sexualité au Maroc), elle a publié Iranienne avec le leitmotiv "Femmes, vie, liberté". Dans Madame Haram, son dernier livre, elle traite à nouveau de liberté avec une ado de 15 ans qui fuit un mariage forcé. La liberté est un thème récurrent dans son œuvre. Ses sujets sont sombres mais ses dessins élégants et colorés. Un contraste saisissant. Elle a aussi organisé des ateliers pour inciter les femmes aux carrières artistiques (elle-même avait fait des études d'ingénieur).

Photo de groupe des auteurs de bande dessinée au Cabaret Vert 2025, réunis après “le pot du parrain”, Stéphane Créty @ Stéphane Créty

On pourrait aussi parler de David Prudhomme qui, dans le très beau Rébétissa, traite du Rébétiko, chant qui permet au peuple grec de chanter sa mélancolie sous la dictature des années 30. Ou de Sylvain Dorange qui, dans White only, raconte le combat d'Althea Gibson, joueuse de tennis afro-américaine qui réussit après moult difficultés à s'imposer dans les tournois interdits aux Noirs.

Et mentionnons pour conclure la venue pour le festival à Charleville-Mézières depuis Paris à vélo de Thierry Gaudin (scénariste de Les enfants de l’arbre). Ce périple se fait avec le partenariat de l'association Ma vie à vélo. Un engagement bas carbone !