ZOO

La planche de la semaine : Tim Tyler’s Luck de Lyman Young

Un vendredi sur deux, on découvre ensemble une planche de l'immense collection de la Cité de la bande dessinée et de l'image d'Angoulême qui propose jusqu'en août 2026 une exposition fascinante et sans cesse renouvelée : Trésors des Collections. Dans la section SF , découvrez la planche #41 : Tim Tyler’s Luck de Lyman Young

Lyman Young | Chic Young | Alex Raymond | Burne Hogarth | Charles Flanders : La planche de la semaine : Tim Tyler’s Luck de Lyman Young

Le mot du commissaire de l'exposition, Jean-Pierre Mercier

Il est ironique que la principale gloire de Lyman Young (1893-1984) aujourd’hui soit d’avoir été le frère aîné de Chic Young, créateur de Blondie, l’un des plus célèbres et les plus durables family strip de la bande dessinée américaine.

A la fin des années 1920 et dans les années 1930, Lyman était connu comme l’auteur de Tim Tyler’s Luck, série d’aventures qui, sans être aussi célèbre que les grands classiques du genre, remportait un joli succès auprès des lecteurs de l’époque, au point que la série fit l’objet en 1938 d’une adaptation cinématographique sous la forme d’un serial de douze épisodes.

Les débuts de la série remontent précisément à 1928, et l’histoire débute dans des tonalités qui rappellent Little Orphan Annie et Little Annie Rooney, puisque Tim se présente dans les premières pages comme un jeune orphelin qui se morfond dans l’établissement où il est enfermé. Il s’en évade assez vite pour mener une vie errante. La tonalité plutôt comique des premiers épisodes fait bientôt place à des péripéties plus dramatiques lorsque Tim rencontre Spud Slavins, comparse plus âgé que lui qui devient rapidement son inséparable compagnon. On peut penser que le succès de séries comme Dick Tracy n’est pas étranger à cette évolution vers l’action et le suspense.

Le premier théâtre des aventures de Tim et Spud est l’Afrique mais ils rejoignent l’Amérique pendant la Seconde Guerre mondiale pour combattre les espions et les saboteurs. Ils reviendront sur le continent noir après-guerre.


Traduit en France sous le titre Raoul et Gaston (puis Richard le Téméraire), Tim Tyler’s Luck est connu des spécialistes pour les assistants qui aidèrent anonymement Lyman Young dans sa tâche : Alex Raymond (avant qu’il ne signe Flash Gordon et Jungle Jim), Burne Hogarth (Tarzan), Charles Flanders (qui reprit Secret Agent X-9 à la suite d’Alex Raymond). Une belle brochette de talents !

Reprise en 1952 par Bob Young, le propre fils de Lyman, la série s’interrompra définitivement en 1996, après 68 ans de publication.

Le mot du chroniqueur de ZOO, par Frédéric Grivaud

Tim Tyler’s Luck représente parfaitement ce qu’étaient les strips d’aventure dans les années 20, à l’exemple des séries de Roy Crane (Wash Tubbs (1924), Captain Easy (1929)…), des héros plongés dans une succession de récits qui s’étiraient les uns après les autres. On retrouvera ce type de modèle avec Milton Caniff, par exemple, sur Terry and the Pirates, à partir de 1934.

Et, comme Crane, le dessin et l’écriture de Lyman Young sont d’une très grande fluidité, tant dans la représentation de l’action, les décors, les expressions, que dans la construction narrative, ce qui a permis au strip de gagner une certaine popularité assez méritée. Certes, on reste dans une approche très classique, mais c’est prenant et on a envie de lire la suite.

Cependant, il faut bien reconnaître aussi que son dessin manque un peu d’audace, globalement, ce qui ne lui permettra peut-être pas de davantage se faire remarquer, au profit d’autres artistes plus « virtuoses ». Néanmoins, j’insiste sur les qualités du dessin, comme on peut le voir sur cette planche. Le trait est sûr, les mouvements sont naturels et même si le style a vieilli, il y a une patte assez évidente.

Lyman Young | Chic Young | Alex Raymond | Burne Hogarth | Charles Flanders : La planche de la semaine : Tim Tyler’s Luck de Lyman Young

PlancheCIBDI

Comics

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants