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Les créateurs des Nombrils n'ont pas leur langue dans la poche

Qu'est ce qui se cache dans les Nombrils ?

Comment abordez-vous autant de sujets de société ?

Dubuc : Tout est dans la continuité des personnages. Par exemple quand on a créé Jenny, on en a fait une fille très superficielle. Par la suite on apprend qu’elle comble la presque absence de mère grâce à son côté princesse.

Delaf : C’est une façon de densifier notre personnage. On pense que c’est une fille qui ne s’intéresse qu’à son look alors qu’en fait c’est une vraie battante.

Dubuc : Comme on fait de la bande dessinée d’humour, on commence par typer le personnage, pour lui donner un rôle dans la mécanique de l’humour. Ensuite qu’on joue sur les contrastes pour lui apporter un nouvel éclairage.

Qui est votre public selon vous ?

Dubuc : En festival, on voit surtout des filles qui nous disent souvent que toute leur famille leur emprunte Les Nombrils. On fait cette série pour un public très large, vu qu’on a des lecteurs de tout âge.

Pour les jeunes lecteurs, on fait attention à être très clairs dans la composition de la page, pour qu’ils ne soient pas perdus. Mais on amène aussi de la richesse pour que les lecteurs adultes qui connaissent bien la bande dessinée ne s’ennuient pas.

Vous auto-censurez-vous à cause de votre jeune public ?

Dubuc : Non. On a déjà parlé de drogue, de suicide ou d’alcoolisme. Quand on touche un thème plus sensible, on fait juste en sorte qu’il y ait un gros gag. Par exemple, lorsqu’on voit la mère de Jenny soûle, écroulée sous la table. Pour un adulte c’est choquant mais pour la petite sœur de Jenny, c’est juste l’occasion de raccourcir le top de Jenny pour se l’approprier ! C’est ce gag que les jeunes vont retenir.

On n’aborde pas des sujets sensibles pour choquer mais pour poser des questions. Pour le changement de Karine, par exemple, on aurait juste pu dire que c’est bien qu’elle s’affirme. Mais est-ce que Karine n'a pas perdu quelque chose en chemin ? Notre but c’est d’être moral mais jamais moralisateur.

Les avis des fans influencent-ils le déroulement de la série ?

Dubuc : C’est difficile d’en tenir compte de manière générale. On a l’image générale de la série alors que les lecteurs ont seulement la vision du présent.

Delaf : On demande parfois leur avis sur des looks par exemple. Ca peut même nous aiguiller : pour le look de James, par exemple, j’avais proposé un pantacourt. En Amérique du Nord ça se porte mais à Paris un mec en pantacourt, ça ne se fait pas ! Grâce aux fans, James n’a pas eu ce look là.

Quels sont vos projets ?

Delaf : On a deux projets de longs métrages en cours mais on n’a pas encore de financement. Et puis le septième tome des Nombrils, qu’on n’a pas vraiment commencé.

Dubuc : On sait que pour les derniers tomes on veut aller plus loin dans les sentiments, dans l’intériorité. C’est une série d’humour tous publics donc on va lui donner un nouveau souffle avec plus d’émotions et encore plus d’humour.

Delaf : On va éviter l’escalade dans la catastrophe : là on a le tueur en série, le prochain tome ne va pas voir débarquer des zombies !

Dubuc : On travaille aussi sur une version théâtrale des Nombrils qu’on va mettre en ligne pour que les troupes d’amateurs puissent jouer la pièce.

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