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Jordi Lafebre, au coeur de la brigade Mondaine…

Louzeau se sent coupable

Louzeau n’a pas eu une vie simple. On ne sait pas vraiment pourquoi il est devenu flic ?

On raconte sa vie. C’est un type sympathique qui essaye de s’en sortir. Il est pris en tenaille entre sa vie privée, intérieure, et sa vie sociale. Il a du mal à assumer ce qu’il est, d’où il vient. Il cache son passé tout en voulant inconsciemment l’affronter. C’est même lui qui a décidé de passer à la Mondaine.

Il a vraiment envie de se heurter à la réalité, aux côtés assez noirs de la Brigade Mondaine ?

C’est la face cachée de Louzeau, qui n’est pas un timide en fait. On va le découvrir petit à petit. Louzeau est un personnage à tiroirs. Il va y avoir une montée en puissance dramatique puisqu’il va naviguer dans un monde louche et glauque à cause de son travail à la Mondaine, police des mœurs.


L’histoire a été compliquée à gérer ?

Un défi, oui. Compliqué, non. C’est mon métier et une passion. Il fallait que je plonge dans cet univers, celui de l’avant-guerre, puis de l’Occupation, bien comprendre l’histoire et la rendre crédible pour le lecteur.

Vous parlez de la guerre. Au début, puis à la fin du premier album Louzeau est dans une cave, en 1944 à Paris que les Anglais bombardent…

La guerre va être une épreuve pour Louzeau. On le verra dans le second et dernier album. On est à Paris effectivement et il est dans la police. On sait ce qui s’est passé en 1942 avec la rafle du Vel d’Hiv. Louzeau est désabusé en 1944. L’officier allemand avec qui il discute dans l’abri est le fil rouge des deux albums.

Il va avoir des choix à faire ?


Le choix peut aussi être de ne pas en faire dans une période comme la guerre. Est-on un lâche pour autant ? Mais Louzeau se cherche, se bat contre lui-même pour ne pas sombrer dans la folie. Il a un sentiment de culpabilité. Sa naissance a massacré la vie de son père, un prêtre, et de sa mère. Sans lui, la liaison de ses parents n’aurait pas eu les mêmes conséquences.

Louzeau aurait voulu être un chef indien.

L’impossible rêve. Chaque lecteur aura sa propre interprétation. Pour moi, c’est à ses yeux ce qu’il ne pourra jamais être, une utopie.

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