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Dans le monde merveilleux de Joris Chamblain

Depuis son Fauve Jeunesse à Angoulême, Joris Chamblain multiplie les projets. Avec Lucile Thibaudier, il crée Sorcières Sorcières et Enola et les Animaux extraordinaires, deux séries BD jeunesse qui sortent des sentiers battus. Rencontre avec deux créateurs à l’imagination débordante.

Quand deux grands enfants se rencontrent...

Pourriez-vous revenir sur vos parcours respectifs ?

Joris Chamblain: J’ai commencé la bande dessinée en tant d'amateur en faisant du fanzine. En 2009, j’ai créé sur la demande de Bac à BD La Recherche d’emploi. En parallèle j’avais écris deux scénarios personnels, Les Carnets de Cerise et Sorcières Sorcières et je cherchais quelqu’un pour les illustrer. J’ai rencontré Aurélie Neyret pour Cerise et Lucile Thibaudier pour Sorcières Sorcières pratiquement en même temps en trouvant leur blog sur internet. L’aventure a commencé comme ça.

Les héroïnes de Sorcières sorcières

Lucile Thibaudier : Moi j’ai fais l’école Emile Cohl à Lyon pour faire de la BD mais en cours de route je me suis prise d’amour pour l’illustration jeunesse. Avec Joris qui m’a contactée, il y a quatre ans, j’ai fais ma première BD !

Vous avez un deuxième projet, Enola et les Animaux extraordinaires. Est-ce que le fantastique est un sujet qui vous lie ?

Joris : C’est en fait le premier projet pour lequel j’ai contacté Lucile. L’enfant dans un monde merveilleux est ce que j’aime raconter et lire : l’univers de Lucile a complètement ces qualités. C’est quand même plus rigolo de dessiner des licornes que des immeubles. On est deux grands gamins, donc ce merveilleux, c’est notre enfance, notre monde à nous.

Enola et un phénix


Parlez-nous de la renaissance de Sorcières Sorcières.

Joris : On a eu la chance d’avoir un interlocuteur qui avait l’envie, les moyens et la passion et ça se ressent dans le travail accompli. Ils aiment le travail bien fait, sont passionnés par ce qu’ils font : c’est très agréable de travailler dans ces conditions ! Ils sont tellement investis qu’il y avait des affiches dans le métro, qu’on a signé pour trois tomes !

Joris, vous avez publié votre premier roman jeunesse cette année, Furie et Sorcières Sorcières a également été adapté. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Joris : Ou plutôt « Qui vous a poussé ? » ! C’est ma compagne qui m’y a incité, moi je ne me sentais pas légitime. Finalement j’ai essayé, c’est devenu Furie et ça a marché. Je suis sorti de ma zone de confort en l’écrivant et c’était une découverte à chaque nouveau chapitre, c’était super agréable.


Comment avez-vous travaillé l’adaptation de Sorcières Sorcières ?

Joris : C’est une réécriture complète, il y a six ans qui séparent les deux versions puisque la BD date de 2008 et le roman de cet été. Mon écriture a évolué ainsi que ma façon de penser. J’ai pu vraiment m’étendre, ce qui n’aurait pas été possible dans l’autre sens. Là j’ai une histoire, une intrigue qui est bien construite et tout ce que j’ai à faire c’est de m’étaler, détailler l’univers et aller plus loin dans le passé des personnages.

Yuki, le « chien » de Sorcières sorcières

Tous les enfants deviennent grands...

Dans Furie, vous sortez du monde de l’enfance pour entrer dans celui de l’adolescence et des jeunes adultes. Est-ce une volonté de faire évoluer votre écriture et les préoccupations de vos personnages ?

Joris : J’ai beaucoup écrit pour les enfants entre 6 et 10 ans. Plus j’évolue dans mon écriture et dans mes projets, plus je m’aperçois que mes personnages grandissent. Je veux aussi montrer aux éditeurs que je sais faire car avec mes albums précédents je suis estampillé jeunesse et j’ai du mal à passer mes projets adultes. C’est un mal tout relatif car j’ai plein de nouveaux projets, je ne me plains pas ! Mais d’un projet à l’autre, j’essaie de faire grandir mes personnages : un jour les éditeurs s’apercevront que je fais aussi du roman et de la BD adulte.

Le succès vous permet finalement de choisir. Est-ce qu’il vous permet aussi d’oser plus de choses ?

Joris : Moi j’ose tout : écrire c’est écrire que ce soit pour les adultes ou les enfants. Ce sont les éditeurs en face qui sont plus réticents à ce que je place des projets différents. Bien sûr ça flatte l’égo d’avoir Milan, Dargaud ou Glénat qui me contactent, c’est très gratifiant et ça prouve que mon travail plaît. Après c’est à moi de rester droit dans mes baskets, sincère dans mon propos et ne pas faire n’importe quoi.

Où en êtes-vous de ce gros projet qu’est Nanny Mandy ?

Joris : C’est effectivement un gros projet puisqu’on a déjà signé chez Kennes pour six tomes avec deux sorties par an, deux albums BD plus la version roman. Ça sera illustré par Pacotine et mis en couleur par Virginie Blanchet. Nanny Mandy c’est une nounou anglaise qui, dans chaque tome, va aider un enfant à surmonter une épreuve de la vie. C’est une belle aventure qui démarre.

Comment avez-vous rencontré Pacotine ?

Joris : Ma compagne est agent artistique et elle a un panel d’illustrateurs assez énorme. Du coup, je me nourris assez des gens avec qui elle travaille. Il y avait aussi une contrainte technique : il fallait quelqu’un qui ait du talent et qui travaille très vite pour faire deux albums par an, ce qui n’est pas donné à tout le monde. J’aime le travaille de Pacotine, elle a apporté le côté très pétillant qu’il fallait pour le personnage.

Pour résumer, Les Carnets de Cerise, Sorcières Sorcières, Enola et les animaux extraordinaires, Nanny Mandy ? Ça sera tout ?

Joris : Un one-shot avec Anne-Lise Malin qu’on va signer très bientôt et un autre album jeunesse avec Lucile qui s’appelle Quand papa n’est pas là. J’ai plein de projets dans mes cartons, dont je ne parle pas encore, mais y’a du boulot ! Je suis amoureux de tous mes livres !

Enola, en pleine enquête sur la gargouille

Et vous Lucile quels sont vos projets ? En avez-vous en dehors de votre collaboration avec Joris ?

Lucile : J’en ai mais je suis obligée de les mettre de côté pour l’instant car je n’ai pas le temps et parce que je veux me faire plaisir sur Sorcières Sorcières, Enola et Quand papa n’est pas là. Pour l’instant, le reste j’y reviendrai plus tard. J’ai quand même un roman illustré chez Ozon, qui s’appelle Peur sur le ranch. C’est la suite de L’Echange écrit par Claire Bertholet.

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