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Ludivine explore le temps, une récréation pour Dany avant Spirou

Elle a de beaux yeux bleus et un corps de déesse. Elle est blonde et voyage dans le temps légèrement vêtue sous le crayon de Dany. Ludivine c’est l’Histoire, la grande, sans dessous... dessous qu’Erroc et Rodrigue ont mise en scène. Une balade décontractée et très drôle dont Dany raconte bien sûr les dessous.

« Je me diversifie avec Ludivine »

Qui a eu l’idée de cette Ludivine, digne sœur de Laureline ou de Colombe compagne d’Olivier Rameau ?

Dany : Rodrigue a de grandes connaissances historiques et j’aime beaucoup l’Histoire depuis mon enfance et la lecture d’Oncle Paul dans Spirou. Quand Rodrigue m’a raconté son idée, le thème m’a déjà intéressé. Au départ, il voulait écrire des séquences historiques dont j’illustrerais simplement le texte par un dessin. Je n’aimais pas trop cette formule...

Ludivine
La formule a évolué vers une BD à part entière ?

Oui. Rodrigue a choisi des séquences BD par époque et il en a parlé à Erroc, le scénariste des Profs, avec qui il travaille sur Cubitus. Erroc a pris en charge le scénario et le découpage. Il écrivait le scénario et trouvait les gags avec Rodrigue. Je me suis régalé quand je l’ai lu. Cela m’a amusé.

Avec mes planches, en retour du scénario, on se surprenait mutuellement. On s’est fait plaisir ! Cela a été une récréation pour nous et j’espère que cela en sera une pour les lecteurs.



De Neandertal à César, Henri IV, la Révolution ou la Grande Guerre, Ludivine n’arrête pas...

Je me diversifie avec cet album. Certains disent que je me disperse ! [rires] J’ai adoré changer d’époque, de décors, de costumes. C’était très documenté et j’ai moi-même une grosse documentation. La ferme où Grouchy mange des fraises pendant la bataille de Waterloo existe vraiment. Je l’ai ajoutée au scénario. Idem pour l’anecdote de Sade emprisonné à La Bastille.

Ludivine

Nous n’avions pas de contraintes. Erroc et Rodrique ont privilégié des périodes et en ont écarté d’autres. On a intégré par exemple le Kronprinz dans la séquence de la bataille de la Marne pour 14-18 car il commandait avec son papa les armées teutonnes en 14. Les uniformes des soldats sont aussi fidèles...

Vous êtes souvent intervenu sur le scénario ?

Non. J’ai souhaité qu’on parle de Napoléon sinon tout me convenait parfaitement. De temps en temps, j’intervenais avec des idées qui me venaient quand je dessinais, comme pour la galère de Marc Antoine. On s’est amusé avec une grande liberté. Il n’y a pas de message particulier et pas de vulgarité.

Elle ne change pas l’Histoire, Ludivine ?

Elle sait ce qu’il va se passer mais elle n’est qu’un témoin. Son petit copain Jean-Baptiste est là pour faire accepter le fait que Ludivine est aspirée par l’ordinateur et propulsée dans le passé. Ludivine va retrouver Jean-Baptiste au fil des siècles. On a du stock d’avance pour trois albums et on réfléchit à une autre façon de la faire voyager dans le temps.

Pas de retour au réalisme

Vous publiez pour la première fois chez Glénat...

Tout à fait. C’est la première fois que je sors un bouquin chez Glénat qui a fait une très belle mise en place de l’album. Par contre, j’avais déjà collaboré avec Jacques Glénat quand il a créé un journal éphémère, Le Canard Sauvage. Je lui avais fait une séquence érotique de quatre pages, une autre première. C’est peut-être pour cette raison que j’en suis arrivé plus tard aux albums coquins.

Ludivine
Ludivine est aussi coquine, souvent dévêtue...

Ce n’est pas de sa faute mais tout le monde a envie de lui sauter dessus. Rodrigue voulait quelque chose de plus érotique encore. On ne va pas le croire mais c’est moi qui ai freiné. Pour une BD tout public, je voulais rester léger sans choquer. Humour et jolie fille, j’étais un dessinateur comblé.

Vous travaillez de façon traditionnelle ?

Je travaille en couleur directe. Je scanne la planche définitive et je fais des corrections sur ordinateur. Je travaille sur un papier aquarelle. Si je crayonne trop cela devient un peu buvard. J’ai deux originaux, un story-board très poussé et un autre définitif. On a beaucoup plus de souplesse avec un ordinateur mais cela demande du temps si on veut être parfait. L’ordinateur reste donc un outil comme un autre.

Ludivine
Vous n’avez pas envie de revenir à la BD réaliste ?

Non, car je n’ai pas le talent d’Hermann ou de Boucq. Quand je fais un album réaliste, je vais au charbon. Même quand je dessine de façon réaliste, les lecteurs me disent reconnaître mon style. Pour Vingt ans après par exemple, j’avais ramé. Ludivine, c’est du boulot mais c’est un style qui m’est naturel. Je suis cependant en train de travailler sur un Spirou avec Yann au scénario. Il y a un cahier des charges mais je dois me l’approprier avec l’ombre de Franquin en permanence au-dessus de moi. Je me suis dit que tant pis, les lecteurs verront l’évolution des personnages. Il devrait y avoir deux tomes dont le premier est prévu en 2017.

Et après Ludivine ?

Le Spirou, la suite de Ludivine pourquoi pas, j’aimerais bien en faire un autre. Je peins sur des toiles acryliques. J’ai des projets avec des scénaristes mais pas encore signés. J’écris moi aussi des histoires. Quand je n’aurais plus de projets, je serai mort... [rires]

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