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Bastien Quignon, l'âme d'enfant

Amoureux de récits débordant de fantaisie et de tendresse, le doux crayonné de Bastien Quignon se dévoile dans la Toile montante. Portrait de ce blogueur qui s’est bâti peu à peu une notoriété d’auteur jeunesse.

Les premières explorations

À neuf ou dix ans, les enfants ont tendance à recevoir en cadeau un livre ou un jeu vidéo. Les parents de Bastien Quignon, eux, ont préféré lui offrir un présent peu commun : l’aventure. Accompagné de sa mère et son beau-père, le petit explorateur embarque pour expédition de six mois en Asie du Sud-Est, pendant laquelle manuels scolaires sont remplacés par un carnet de voyage.

Si Bastien Quignon devait prendre un modèle, il choisirait Pascal Brutal ; un souvenir, ses premières épreuves de force !

Si Bastien Quignon devait prendre un modèle, il choisirait Pascal Brutal ; un souvenir, ses premières épreuves de force !

La beauté des paysages malaisiens, indonésiens et thaïlandais en remplit peu à peu les pages et éveille les premiers sursauts de créativité : « Je pense que le dessin est venu comme ça et s’est naturellement imposé comme un moyen d’expression. » Le réflexe de dessiner ne quitte plus Bastien, ni à son retour de ce long périple asiatique ni lorsqu’il arrive aux Beaux-Arts de Tournai. Dans l’enceinte de la vieille bâtisse, l’étudiant fait des rencontres qui vont l’engager au fur et mesure sur la voie du neuvième art.

La quête d’un dessin franc

Durant ses quatre années d’études en bande dessinée, Bastien passe l’essentiel de son temps à croquer tout ce qui l’entoure. Un quai de métro, la devanture d’un bar ou une simple tasse de café : un rien suffit pour transporter sa griffe artistique qui, au départ, avait beaucoup de mal à s’affirmer. « J’étais très perfectionniste et je tenais beaucoup à dessiner de façon minutieuse et détaillée. » avoue-t-il.

Si Bastien Quignon était un animal, il serait le gecko ; une oeuvre, le jeu vidéo Pikmin !

Si Bastien Quignon était un animal, il serait un gecko ; une oeuvre, le jeu vidéo Pikmin !

Du moins c’était avant que ses camarades lui fassent découvrir la BD alternative : « J’ai progressivement arrêté de complexer sur mon dessin et décidé d’opter pour un style un peu plus lâché. » Petit à petit, il adopte d’un trait plus spontané et dépouillé à la manière de Christophe Blain ou Jon McNaught. Mais le coup de génie vient à Bastien lorsqu’il troque sa plume à encre de chine contre le fusain et le pastel. L’effet vaporeux donné par ces matériaux apporte la douceur qui fait le sel de ses récits et illustrations jeunesse.

L’enfance au cœur du récit

Du haut de ses trente ans, Bastien a enchaîné plusieurs petits jobs alimentaires, dont celui de baby-sitter : « J’aimais bien passer du temps avec ces gamins. À force de jouer et rester avec eux, j’ai commencé à imprimer leurs mimiques, leurs attitudes, jusqu’à leur façon de s’habiller. » Dans ses illustrations comme dans ses cases, il s’amuse à semer les bouilles enfantines gambadant dans forêts, prairies ou sur la plage. « J’aime bien les faire interagir avec la nature. » affirme-il avant d’approfondir : « Ça me permet de créer de situations cocasses permettant d’aborder des sujets un peu plus sérieux, comme l’a pu faire Riad Sattouf en racontant son enfance en Syrie dans L’Arabe du Futur ! »

Pour le premier voyage dans le temps, Sacha et son chihuahua Tomcrouz font une escale à l'ère des Vikings !

Pour leur premier voyage dans le temps, Sacha et son chihuahua font une escale chez les Vikings !

Son amour des enfants fait donc naître un décalage humoristique qu’on retrouve dans El Paso. L’auteur y illustre l’histoire compliquée entre fils et son père incarcéré, écrite par Aurélien Ducoudray. La collaboration avec ce scénariste renommé lui apporte de précieux conseils, dont celui de lancer son blog, afin de se constituer un book auprès des éditeurs.

Conseils qui portent leurs fruits puisque le charme de son dessin illustrera le roman Les As de Caro, publié prochainement chez J’aime Lire. Le dessinateur illustrera également la BD contenant les aventures spatio-temporelles de Sacha et son chihuahua Tomcrouz, scénarisées par Anais Halard. Avec tous ces projets, l’année de l’auteur est placée sous le signe de la jeunesse : « Mon enfance et mon adolescence inspirent énormément mes créations, car ce sont les souvenirs les plus vivaces qui me reviennent. Mais quand je vieillirai, je ferai sûrement des BD sur ma trentaine...» nuance-t-il malicieusement.

Avant rendre visite à Bastien Quignon dans son atelier en plein air, allez sur son blog !

Avant rendre visite à Bastien Quignon dans son atelier en plein air, allez sur son blog !

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