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A Brest, Bertrand Galic est arrivé à bon port

Kris, l’histoire d’une rencontre

Comment rencontres-tu Kris ?

En fac d’histoire, il y a vingt ans. On a posé nos fesses sur les mêmes bancs, sans forcément être trop assidus... On a sympathisé. C’était pendant les grandes grèves étudiantes de 1995. Et puis il a bossé à la librairie Dialogues et la Sonothèque, moi chez Dialogues disques. On se retrouvait au bar La Marque jaune, c’est marrant [N.D.L.R. référence à Blake et Mortimer]. On a joué au foot ensemble. Pendant que je vivais dans le Sud-Ouest, il s’est engagé dans la BD avec la création du fanzine Violon dingue, avec d’autres qui ont ensuite percé : Gwendal Lemercier, Lamanda...

Extrait de la couverture du Cheval d'orgueilExtrait de la couverture Le Cheval d'Orgueil


Tu ne faisais pas de BD à l’époque ?

Non. J’en lisais, j’écrivais des bouquins. En revenant à Brest il y a huit ans, je retrouve Kris et mon ami Arnaud Le Gouëfflec, un copain de prépa. Ils m’ont poussé. Ils ont été les premiers lecteurs de mes scénarios, m’ont donné des conseils. J’avais écrit des nouvelles, de la poésie, pas forcément en rapport avec l’histoire. Je ne me l’interdis d’ailleurs pas. Ça m’intéresse beaucoup aussi d’explorer d’autres voies : j’écris des chansons pour ma compagne qui chante dans un groupe. Ecrire pour le cinéma me brancherait aussi.

Extrait du Cheval d'orgueil
Extrait de la couverture Le Cheval d'Orgueil

L’adaptation en BD du Cheval d’orgueil est ton premier projet ?

Après un premier travail sur Sandino au Nicaragua, qui n’a pas abouti. J’ai découvert Le Cheval d’orgueil de Per-Jakez Hélias à 17-18 ans, chez mes grands-parents maternels à Brest. Ça m’a bouleversé : comme l’auteur, mon grand-père adore raconter des histoires. Des années plus tard, je rencontre le dessinateur Marc Lizano au festival BD de Loperhet, dont je participais à l’organisation : j’étais vice-président de l’association Brest en bulles.

Marc logeait chez moi. Un soir un peu tard, après le digestif, on constate qu’il n’existe pas beaucoup de BD sur le fond patrimonial breton. On se demande pourquoi Le Cheval d’orgueil n’a jamais été adapté. Il y a quatre ans, au festival de Perros-Guirec, Marc me dit que si ça me branche, on fonce ! Il a fallu beaucoup le relire car c’est très foisonnant : c’est une succession de tableaux, pas du tout un roman. J’en ai conclu qu’il fallait me positionner dans le regard de l’enfant et le voir grandir.

Extrait d'Un Maillot pour l'Algérie

Extrait d'Un maillot pour l'Algérie


Vous commencez à avoir envie de traiter d’Histoire, de sport et de politique en BD avec Kris…

Oui, mais on est très conscients qu’il vaut mieux déterrer une histoire que raconter d’une autre manière une histoire déjà connue. J’ai trouvé le sujet d’Un Maillot pour l’Algérie en faisant des recherches sur Internet. [NDLR : la première équipe nationale algérienne, avec des joueurs qui évoluaient tous dans le championnat de première division française.]

Comment fonctionne un scénario à quatre mains ?

Il faut bien s’entendre, être capable de mettre son ego de côté et pouvoir vraiment se dire les choses. Avec Kris, on a les mêmes sujets d’intérêts : l’Histoire, le sport, les récits engagés. On bloque du temps pour dérouler l’histoire de A à Z dans ses grandes lignes. On se dispache les scènes. Quand on a trois-quatre pages avancées, on les envoie à l’autre. Il lit, on en parle, on amende, on propose. Il y a un jeu de ping-pong permanent, par mail, par téléphone ou en visu pour Kris et moi, car nous sommes presque voisins. On en discute et quand on est OK à la virgule près, on envoie au dessinateur.

Extrait d'Un Maillot pour l'Algérie

Extrait d'Un maillot pour l'Algérie


Tu travailles aussi sur la BD avec tes élèves ?

Oui, je mène un travail depuis trois ans avec des collégiens de cinquième et des collègues de français et d’arts plastiques. Ils écrivent leur propre scénario, je fais venir des intervenants extérieurs (scénaristes, dessinateurs, coloristes). Le résultat débouche sur une expo à la médiathèque de Bellevue à Brest et à l’édition d’un recueil. J’aimerais monter une véritable section BD, mais cela demande du temps et des moyens.

Extrait de Sept Athlètes

Extrait de 7 athlètes


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