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15 ans de mangas avec Doki-Doki

En avril 2006 la maison d’édition Bamboo décide de lancer Doki-Doki, une collection dédiée au manga. Au fil des années, cet éditeur de manga s’est fait une place importante sur le marché en proposant  aux lecteurs français des titres qui ont touché le cœur de leur rédaction. Le directeur éditorial, Arnaud Plumeri, revient sur les 15 ans de Doki-Doki.

Comment a été créé Doki-Doki?

Arnaud Plumeri: Je suis arrivé chez Bamboo fin 2002, comme homme à tout faire (webmaster, rédacteur, attaché de presse...). J'étais fan de bande dessinée au sens large, et Bamboo commençait sa croissance. Assez vite, j'ai proposé à mon patron, Olivier Sulpice, de se lancer dans le manga, un genre qui me semblait porteur pour l'avenir et surtout qui m'attirait beaucoup. Cependant, Bamboo n'avait pas les reins assez solides pour se lancer dans la création d'une nouvelle collection. Il a fallu attendre que Bamboo se développe encore un peu et embauche quelques salariés pour lancer en 2006 Doki-Doki, collection sur laquelle j'ai travaillé avec Sylvain Chollet, jusqu'à son départ il y a quelques années.  Le manga avait déjà une belle présence en 2006, avec des titres comme Naruto, et je sentais qu'il y avait beaucoup de belles séries à publier au vu de la richesse éditoriale au Japon.

 

 

Quelle est votre ligne éditoriale?

 

A.P: Doki-Doki est l'onomatopée signifiant en japonais «le cœur qui s'emballe à la suite d'une vive émotion», ce qui représente bien notre volonté de partager nos coups de cœur éditoriaux avec les lecteurs francophones.
Globalement, nous avons trois lignes directrices qui se sont forgées avec le temps. D'abord, des séries d'action, avec comme figure de proue notre premier gros succès Sun-Ken Rock, qui a révélé Boichi dans nos contrées.

Ensuite, la fantasy, un genre dont je suis un grand amateur et qui a actuellement le vent en poupe, avec des séries comme The Rising of the Shield Hero, Mushoku Tensei, Je suis un assassin, Classroom for Heroes etc.

Et enfin, un registre que je qualifierais de «comédie», dans lequel on va retrouver aussi bien des séries sur le Japon folkorique (Ken'en), des œuvres délirantes et inattendues (50 nuances de gras), ou encore avec titres avec des chats (La Gameuse et son chat). Dans l'équipe, on adore les petits chats !

 

 

Quelles grandes étapes a connues votre collection? 

 

A.P: Les trois premières années ont été difficiles. N'ayant pas de visibilité sur ce qui plairait le plus aux lecteurs, nous avons publié des titres abordant des thèmes très différents: comédie, gastronomie, yôkai, horreur... Nous avons connu des succès d'estime, mais rien ne marchait commercialement parlant, et Doki-Doki risquait de connaître une fin prématurée. Si la maison-mère Bamboo nous a permis d'avoir un matelas sur lequel nous reposer en cas de coup dur, j'ai toujours souhaité que Doki-Doki soit viable par elle-même, ce qui impose à la collection d'être rentable.

Nous avons donc retroussé nos manches pour essayer de trouver des titres plus en phase avec les goûts des lecteurs, nous avons travaillé davantage notre communication, et développé des liens avec des éditeurs japonais de plus en plus importants... Progressivement, Sun-Ken Rock a conquis de plus en plus de lecteurs ; certains de nos titres comme Dédale (prix du meilleur scénario au Japan Expo Awards) ont surpris positivement les lecteurs et la critique ; et en 2015, le lancement de l'isekai The Rising of the Shield Hero a définitivement mis Doki-Doki sur la voie du succès.


 

Votre catalogue ne compte pas de séries «blockbusters» comme Naruto ou L'attaque des Titans. Est-ce difficile d'exister sans ces titres qui se vendent extrêmement bien?

 

A.P: Nous n'avons en effet pas de blockbusters au catalogue, mais avec le temps, nous avons multiplié ce que l'on appelle les «middle sellers». Quand un titre atteint les 30 000 ou 40 000 exemplaires vendus, cela donne une sérénité appréciable pour tenter quelques paris éditoriaux. Et puis au final, il n'y a pas tant de blockbusters que ça et la preuve de notre 15e anniversaire, c'est qu'on peut très bien s'en sortir sans... même si c'est mieux d'en avoir !

 

De quoi allons-nous pouvoir parler dans 15 ans, pour les 30 ans de Doki-Doki?

 

A.P: L'expérience m'a montré qu'il était très difficile de se projeter de longues années en avant, car nous sommes dépendants des sorties et des choix des éditeurs japonais. N'oublions pas que ce sont eux qui choisissent leurs partenaires parmi les éditeurs français, pas le contraire! Cependant, je ne peux qu'être optimiste par rapport au marché du manga en France qui explose littéralement cette année : près d'une BD sur deux vendue est un manga! Avec les adaptations en animes de plusieurs de nos séries, nous allons gagner en visibilité et recruter de nouveaux lecteurs, comme c'est le cas cette année avec l'animé de Mushoku Tensei.  Notre équipe s'est étoffée, ce qui va permettre de développer plus de projets et des idées que nous n'avions pas les moyens de mettre en œuvre, que ce soit des éditions spéciales ou la promotion de nouvelles séries d'envergure. Et en cette année d'anniversaire, nous multiplions les cadeaux pour les lecteurs (mangas à prix réduits, goodies offerts...) et nous lançons un club de libraire Doki-Doki: il s'agit de 40 librairies réparties en France et en Belgique qui, en plus de leurs conseils avisés, remettront des cadeaux aux lecteurs des séries Doki-Doki. 

Et à part ça, j'ai hâte de voir si Saotome, notre nouvelle comédie romantique sur les couples dépareillés et sur fond de boxe, va trouver son public en juin, parce que c'est un de mes coups de cœur du moment. Bref, Doki-Doki a encore de belles années de lecture à vous proposer!

Pour son 15e anniversaire, Doki-Doki  a choisi de chouchouter ses lecteurs avec une série de bons plans tout au long de l'année. Depuis le 5 mai,le premier tome de deux de leurs séries emblématiques sont au prix de 3 euros seulement: 50 nuances de gras et Battle Game in 5 seconds.

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