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Bretagne, la nouvelle exposition de François Avril

L’exposition « Bretagne » invite à découvrir la région dans laquelle le dessinateur François Avril s’est confiné en mars 2020. Vous pourrez déceler des paysages bretons exposés à la galerie Huberty & Breyne à Paris, spécialisée depuis 30 ans dans les originaux de Bande Dessinée. François Avril s’est confié à Zoo sur son nouvel amour, la Bretagne. 


Du 18 juin au 28 août 2021, une sélection d’oeuvres totalement inédites de François Avril est exposée à la galerie Huberty & Breyne à Paris. Au programme: des dessins au crayon, à la plume et des lithographies. 
Inspiré par les villes dans un premier temps, François Avril a réalisé Soirs de Paris paru chez les Humanoïdes associés ou encore Le chemin des trois places chez Futuropolis.

2 BD phares de François Avril

2 BD phares de François Avril
© Les Humanoïdes associés
© Futuropolis

Avec les années, le dessinateur est passé de l’urbain à la nature: « J’ai vécu principalement dans des villes. Elles étaient donc mon environnement naturel. Un univers qui s’avérait rassurant également avec des horizontales, des verticales, des ombres portées franches… Alors que la nature est complètement mobile.». Cependant l’artiste a conservé cette immobilité dans ses paysages naturels: « Je dessine la Bretagne avec des éléments figés. Alors qu’il y a un mouvement que je ne retranscris pas complètement mais que l’on peut ressentir. L’eau, je ne la fais jamais bouger par exemple. Je réalise des images très calmes. Comme pour les villes où j’enlevais toutes les voitures; tout ce qui provoque du chaos, du bruit, de l’animation… Je suis à la recherche d’un sentiment d’apaisement, d’une certaine sérénité. Je peux me poser sur un rocher face à la mer et rester pendant des heures sans m’ennuyer. » 




François Avril propose au visiteur une balade dans son havre de paix breton qu’il trouve fascinant: « En Bretagne, il y a cette nature sauvage, ces côtes déchirées, ces rochers, ces criques, ces marées… qui changent le paysage d’une manière unique. Le temps est varié aussi. Moi qui n’aime pas la chaleur, il y a un climat qui me convient parfaitement. »
Son coup de coeur pour cette région le fait revenir sur ses origines: « Je me sens celte: la culture, la musique, l’esthétique, le temps, les formes… Oui, je ne me sens pas latin du tout! »
L’artiste revient sur les prémisses de cette découverte bretonne: « J’ai connu la Bretagne grâce à ma femme Dominique qui faisait aussi partie de la galerie Huberty & Breyne. Elle m’a fait découvrir ce pays et j’en suis tombé fou amoureux. J’ai connu des gens délicieux et des paysages à couper le souffle. Je suis un breton d’adoption. » 



Si ces paysages peuvent être considérés comme une invitation au voyage, François Avril confie: « Quelque part j’ai perdu le goût du voyage. Je suis allé à New-York ou même de nombreuses fois à Tokyo au Japon. Mais maintenant, je me rends compte qu’on n'a plus besoin d’aller au bout du monde pour découvrir le monde. Aujourd’hui, j’ai envie d’être en Bretagne. J’ai mon ami bédéaste André Juilard qui habite à côté de chez moi. Il a également choisi de quitter Paris, pendant le confinement, pour la Bretagne. Quand on est jeune, la ville est source d’énergie. A présent, je me sens bien mieux en Bretagne. » 





L’esthétique graphique de l’oeuvre de François Avril inclut un rapport précis à la notion des formes souvent géométriques: « On m’a déjà demandé si j’avais fait des études d’architecture. Je m’aperçois maintenant qu’on peut tout construire grâce à la technique dont nous disposons. Mon rêve serait de faire les plans d’un bâtiment… ». Si l’architecture est importante pour François Avril, ses inspirations viennent de la peinture:  « Dans les rochers, il y a une influence certaine des tableaux de Serge Poliakoff. Mais il y a beaucoup d’abstrait dans mes influences: Mark Rothko, Ellsworth Kelly… Dans les artistes figuratifs, je pense à Georgio Morandi dans sa façon de disposer des pots sur une table tout en nous faisant voyager. » 



L’artiste, qui fête ses 60 ans cette année, évolue dans le milieu de la bande dessinée et de l’art contemporain depuis plus de 30 ans. François Avril se rappelle: « J’ai toujours voulu faire du dessin. Si on doit faire un métier artistique, il faut le faire immédiatement. Il faut y aller comme si c’était une question de vie ou de mort. ». 
En suivant cette ligne de conduite, le dessinateur aura publié une vingtaine d’albums et d’ouvrages illustrés, des illustrations dans les journaux Libération, Lire ou encore The New Yorker et même un épisode de série animée, La Petite Fille aux allumettes


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