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Le Western, le rêve d'enfant d'Enrico Marini

Influencé par le comics, le manga et les fumetti italiens dans sa jeunesse, Enrico Marini ne pouvait que se lancer dans le monde du neuvième art. Après avoir été repéré à l’occasion du concours des nouveaux talents du Festival de la Bande Dessinée de Sierre, l’auteur suisse enchaîne les succès: Gipsy, L’Étoile du désert, Le Scorpion. En 2017, Enrico Marini a même la chance de pouvoir publier un Batman avec DC Comics. ZOO a rencontré ce fin connaisseur du neuvième art et de Western.




Pourquoi faire un Western était un rêve pour vous?

Enrico Marini: Le western fait partie de mes rêves d'enfants, j'en lisais et j'en voyais partout, comme au cinéma. J'ai grandi avec les fumetti de Tex Willer. J'adorais Les Comanches d'Hermann quand j'étais jeune adolescent. C'est un genre que j'adore tout simplement. Je n'ai pas baigné dedans comme Michel-Blanc Dummont une bonne partie sa vie, mais j'ai eu l'opportunité de dessiné L'Étoile du désert, c'était un vrai régal pour moi à cette époque. J'aimerais beaucoup me relancer dans ce genre. J'ai déjà une idée de scénario. Il me faudra trouver du temps!


Enfant vous avez aussi été influencé par les westerns des fumetti italiens?

E.M: Il y en avait énormément westerns différents à l’époque. Surtout l'éternel Tex Willer dans les années 50/60, ou Blake. Maintenant, c'est surtout le polar qui est le plus présent en fumetti. Mais c'est incroyable que les histoires de Tex existent encore aujourd’hui. Il porte la même Chemise jaune que Lucky Luke donc ça l'aide peut-être au succès ! Il y avait une excellente série qui m'avait bien inspiré adolescent. Mais c'est avant tout un genre qui persiste au niveau du marché Franco-belge maintenant.


Mais j'ai été plus influencé par le manga et le comics. Quand je me suis attaqué au Western, il y a environ 25 ans, j'ai commencé à changer de style, à faire des choses différentes graphiquement. Je venais de produire Gipsy à l'époque, c'était l'aventure, la déconnade, l'action, la science-fiction. Et donc oui, j'ai toujours pensé qu'il fallait que je fasse un Western. Après, je vois Gipsy un peu comme un Western: le gitan avec son camion. On retrouve des codes du genre. Puis quand on prend Les aigles de Rome, ce péplum, je l'accepte aussi, par moments, comme un western. Les Indiens sont les barbares. Puis tout le monde est à cheval dans cette histoire. Même dans Le Scorpion on retrouve du Western. On peut dire que je ne me détache jamais vraiment de ce genre.


C'est compliqué de transmettre une ambiance western?

E.M: Il faut savoir dessiner les chevaux surtout, ce n'est pas rien. C'est très important dans un Western. Et c'est plus compliqué à dessiner malgré ce que l'on peut penser. Je dirais même que c'est le challenge le plus important dans ce genre. Un Western sans cheval, c'est comme une histoire de piraterie sans bateau. Évidemment, les personnages aussi. L'histoire se raconte à travers les personnages, pas les chevaux. Il faut du métier.



Vous êtes un bon connaisseur de comics américains, pourquoi il y a très peu de Western aux États-Unis alors que ça fait partie de leur culture selon vous?


E.M: C'est étonnant que ce soit un genre inexistant maintenant aux États-Unis. On peut en trouver chez quelques éditeurs indépendants, mais c'est très peu par rapport à ce que ça pourrait être selon moi. C'est dommage, il y en avait beaucoup dans les années 40/50, dans les Pulp et autres magazines. De ce que j'ai pu voir des Western Outre-Atlantique, franchement ce n'est pas terrible.... En même temps, quand on voit la diversité d'auteurs talentueux qui exercent dans ce genre chez nous, pas besoin de regarder aux États-Unis. On sent vraiment un grand amour pour le western ici. Ils ne doivent pas oser nous défier (ironie).


On aura peut-être un nouveau western d’Enrico Marini prochainement?

E.M: Oui, c'est certain. L'histoire, je l'ai déjà imaginée, donc ce serait un peu dommage de ne pas l'utiliser un jour. Il faut que je trouve le temps, ça dépend des priorités. Et puis je ne veux pas faire d'ombre à Ralph Meyer. Je plaisante, j'adore ce qu'il fait, Undertaker est devenu une référence Western pour moi. Il montre qu'il y a encore moyen de faire des choses, casser les codes et que l'on peut expérimenter avec ce genre. Le Western n'est pas mort.


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