Il a enchanté ses lecteurs avec Le Photographe, La Guerre et l’Enfance d’Alan ou encore La Campagne à la mer. Le Normand Emmanuel Guibert, Grand Prix d’Angoulême en 2020, est aussi un auteur jeunesse complet : Ariol, Les Sardines de l’espace, Tom Tom et Nana… Il a donc logiquement accepté d’être le parrain du nouveau prix Bande d’Ados. Rencontre.
Quel enfant et quel adolescent avez-vous été ? Quelles étaient vos passions ?
Emmanuel Guibert : Enfant, je peux dire que j’ai été abondamment aimé, donc j’ai beaucoup aimé être un enfant et un adolescent. Ce sont des périodes de ma vie au cours desquelles j’ai pu lire, écrire et dessiner tout mon saoul.
Auriez-vous aimé, enfant, puis adolescent, qu'un label et un prix comme bande d'ados existe ?
E.G : Très franchement, rien ne manquait à mon époque, les années 70, quand j’ai eu entre 6 et 16 ans. Il existait alors pléthore de magazines pour tous les goûts et d’auteurs dans la force de l’âge qui pondaient au métronome des albums qui me comblaient sans jamais me rassasier. J’étais abonné à des journaux, on m’en achetait en plus en librairie ou en kiosque. La bande dessinée pour enfants et adolescents était encore la norme et la bande dessinée pour adultes prenait tout juste un essor inédit. Ça créait une continuité et un constant appel d’air qui ont fait de notre pays une terre d’élection, grâce aux auteurs que l’on sait et qui sont trop nombreux pour que je les nomme.
J’ai publié de petites bandes dessinées dans des journaux professionnels dès l’âge de 13, 15, 18 ans, via des concours ou des commandes, tout ça était à la fois gratifiant et naturel. Donc non, il ne manquait vraiment rien de ce point de vue quand j’étais plus jeune !
© Bayard-Milan, éditions 2022
Pourquoi avez-vous accepté d'être le parrain du prix bande d'ados ?
E.G : Parce que mon éditrice bien aimée, Yaël Eckert, me l’a demandé et que je ne lui refuse pas grand-chose. Plus sérieusement, il faut bien avouer que la tendance s’est inversée avec le temps et que la bande dessinée très largement dominante s’adresse maintenant aux adultes. C’est une des raisons du succès phénoménal des mangas, il comble un besoin que nous avons en grande partie cessé de satisfaire. Les lecteurs d’avant 10 ans ont encore pas mal de propositions d’auteurs français ou européens, mais après, pour les 5 ou 6 années qui suivent, ça se raréfie.
Que diriez-vous à un enfant, ou à un ado, qui se veut se lancer dans la bande dessinée et en faire son métier?
E.G : Un enfant ou un ado qui exprime un désir d’avenir ou une vocation doit être encouragé sans aucune restriction. Après, c’est lui qui découvrira les joies et les servitudes de sa tâche et qui jugera si les premières excèdent les secondes. Nous, on doit le doper à l’enthousiasme, c’est tout.
Bande d'Ados ? Le grand frère de BD Kids : un label et un prix parrainé par Emmanuel Guibert
Fruit d’un travail commun entre les éditions Bayard et Milan, Bande d’Ados est à la fois un label de bande dessinée qui s’adresse, comme son nom l’indique aux adolescents et un prix. Tous deux seront lancés lors du Festival international de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême. Son ambition éditoriale est de s’adresser aux 10-15 ans en leur proposant des héros de leur âge, tout en restant ouvert à tous les genres !
« Au fil du temps, le label BD Kids est entré dans de nombreuses familles. Il est aujourd’hui connu et reconnu. Fiers de ce succès, nous avions depuis longtemps l’envie de créer un label pour les plus grands, expliquent les éditrices Élisa Renouil, Yaël Eckert et Galadrielle Troussard. Nous souhaitons aussi proposer des livres à tous ceux qui ont grandi, ainsi qu’à leurs grands frères et grandes sœurs, fans d’Ariol, d’Anatole Latuile ou encore d’Avni.»
« Nous avons concocté, avec des auteurs et illustrateurs de talent, un label où les personnages ressemblent aux lecteurs d’aujourd’hui, sensibles à l’air du temps, curieux, joyeux, plein d’imagination et d’envies d’aventures palpitantes. Le résultat, c’est une collection composée de bandes dessinées diverses, différentes et complémentaires… comme dans une vraie bande de copains ! »
© Bayard-Milan, éditions 2022
Le 19 janvier 2022, quatre titres seront publiés sous le label Bande d’ados au Festival d’Angoulême : Les Bourrinologues de Grégory Jary et Nicole Augereau avec des dessins
de Lucie Castel ; Clara et les ombres d’Andrea Fontana et illustré par Claudia Petrazzi ; Espions de famille de Thierry Gaudin et un dessin de Romain Ronzeau ; La Cité des secrets de Victoria Ying, en attendant de voir le catalogue s’étoffer avec des romans graphiques, des adaptations : une foule d’ouvrages très prometteurs…
Pour la première édition du Prix Première BD, Bande d’ados, les deux maisons d’édition ont lancé un appel à projets. L’idée est de faire émerger des auteurs encore jamais publiés, qui s’adressent à un public adolescent. Toutes les fées se sont donc penchées sur le berceau de ce nouveau label !
© Bayard-Milan, éditions 2022
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