Guillaume Singelin a « grandi » professionnellement avec le Label 619. Il a participé à divers ouvrages collectifs avant de s’imposer comme auteur complet puis d’exploser avec Frontier, œuvre de science-fiction multi-primée, ambitieuse sans être prétentieuse. Rencontre en amont de son expo à Amiens.
Qu’avez-vous envie de montrer dans cette « explosition » ?
G. S. : Je souhaite avoir un regard extérieur sur mon travail. Je suis curieux de savoir ce que les commissaires d’exposition veulent montrer. Je leur fais confiance. Ils sont venus à mon atelier, ont choisi une centaine d’originaux et sont repartis avec. Ils ne pourront pas tout mettre, ils feront en fonction de la place qu’ils auront. Ce sera plutôt des planches finales que des croquis, car je fais peu de recherches préalables ou alors dans des carnets de croquis ; et je ne suis pas prêt à les laisser dans une expo ! Il y aura aussi des reproductions en couleur, pour rythmer l’exposition.
Frontier occupera une place importante dans l'expo ?
G. S. : C’est la seconde fois que j’ai une expo dans un festival, après celle sur The Grocery à Saint-Malo, en 2017. Mais c’est la première expo rétrospective, puisque les commissaires ont aussi choisi des planches plus anciennes. Bien sûr, l’expo surfe sur le succès de Frontier, mais on y verra toute ma carrière, c’est assez chouette d’exposer ainsi ! Il y aura des planches de Frontier, mais il y en aura aussi par exemple de la série The Grocery, scénarisée par Aurélien Ducoudray, ou de Mutafukaz’ Loba Loca avec Run au scénario.
The Grocery © Singelin
Qu’aimeriez-vous que le visiteur retienne en sortant de cette expo ?
G. S. : Qu’il puisse constater mon évolution, au fil de mes albums. Qu’il puisse voir le détail de mes planches. Je bosse en tradi (NDLR : sur papier, pas sur tablette), aussi c’est l’occasion de montrer ce que l’on voit rarement.
Un mot sur votre style, vos influences, entre mangas, comics et BD européenne ?
G. S. : C’est vrai que je suis au milieu des trois. J’ai un attrait peut-être plus marqué pour les mangas, parce que c’est la BD que je lisais le plus. Mais j’ai aussi été exposé à la BD française, qui est celle de mes parents.
Frontier © Label 619, Rue de Sèvres
Aujourd’hui, après des titres pessimistes comme PTSD ou plus optimistes comme Frontier, où en êtes-vous ?
G. S. : Je travaille sur un scénario de Mathieu Bablet. Quand on connaît son travail, on sait qu’il a plutôt une vision pessimiste. Moi, je suis dans une dimension plus optimiste. Il y aura un côté léger, avec la vie d’un ado, mais dans un univers sombre. Aussi je suis curieux de voir ce que va donner l’alchimie.
Pour conclure ?
G. S. : C’est un honneur pour moi d’avoir une expo rétrospective et j’ai hâte que les gens la voient ! Et j’ai également hâte d’arriver au festival !
Amiens2024
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