Dénouement de l’aventure, où nous apprenons enfin où est passée Naïa, la sorcière disparue. Mais ce n’est pas une fin définitive, heureusement ! Car Jérôme Pélissier et Carine Hinder ont trouvé la formule magique d’un univers réjouissant avec des personnages attachants. Rencontre.
Avez-vous voulu écrire un conte ?
Jérôme Pélissier : Oui, c’est un conte, une petite pièce de théâtre en trois actes. Il y a unité de lieu : un village confiné. Il y a unité de temps. J’avais réfléchi à ça pour mes débuts en BD. Et je me suis fait plaisir sur le récit.
Des personnages ont des vêtements moyenâgeux, d’autres un haut-de-forme, des lunettes…
J. P. : J’avais la crainte d’être catalogué Moyen Âge ! J’ai pris des libertés, avec des anachronismes. Brume a des posters dans sa chambre, les enfants s’expriment comme ceux d’aujourd’hui… J’avais à cœur de créer un environnement narratif hors du temps.
Jérôme Pélissier et Carine Hinder nous offrent une série désopilante mettant en scène une petite héroïne forte, drôle et attachante qui évolue dans univers hors du temps. © Brume T3, Carine Hinder et Jérôme Pélissier - 2024, éditions Glénat
Le vocabulaire est en effet moderne. Que pouvez-vous nous dire des dialogues ?
J. P. : Je joue beaucoup avec mes enfants, qui avaient 11 et 5 ans quand j’ai commencé Brume. Cela m’inspire l’impertinence dans les dialogues, sans basculer dans le vulgaire. J’ai voulu parler aux enfants avec leurs mots. Brume dit « Presque sûr que c’est certain » ! Et j’ai une inspiration : les dialogues de Kaamelot, avec leur sens de la punchline.
Les personnages sont inspirés des habitants de Rochefort-en-Terre, dans le Morbihan…
J. P. : Odette est notre voisine de 92 ans, elle a la pêche ! Denis, le vendeur de chaudrons, est le buraliste-libraire. Et il y a le responsable de l’Office du tourisme, des amis, leurs enfants…
Carine Hinder : En automne, les paysages de notre village sont superbes ! À l’origine, je voulais faire un album à l’aquarelle : des scènes de brume avec une petite tache noire pour mon personnage : une sorcière ! Et Jérôme est revenu avec une histoire juste dingue, celle du tome 1 !
Brume, c'est un dessin très doux de Carine Hinder et un scénario rythmé de Jérôme Pélissier © Brume T3, Carine Hinder et Jérôme Pélissier - 2024, éditions Glénat
On pourrait penser à certaines références en BD, en lisant la série. Quelle est votre culture BD ?
C. H. : Astérix et le manga sont mes deux piliers. Le village d’Astérix est ma référence !
J. P. : Elle m’en a parlé pendant tout le tome 1 ! Moi, j’ai un syndrome de l’imposteur, en tant que scénariste. J’y suis allé sans trop de codes. Mais j’ai une référence : Calvin et Hobbes. J’avais souvent Bill Watterson en tête en faisant Brume.
Dès la lecture du tome 1, le lecteur peut émettre des hypothèses sur le dénouement…
J. P. : Certaines personnes partent très loin ! Cela nous a incités à brouiller les pistes dans le tome 2 avant le « final » du tome 3. On a monté d’un cran la tension. On a rendu Brume plus subtile, moins caricaturale. Et on a encore essayé de mettre un gag à chaque page !
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