Posy Simmonds est connue pour son rapport à la littérature mais l’exposition, très visuelle, explore aussi d’autres voies. Elle met en valeur sa manière si particulière de présenter ses histoires. Rencontre avec Damien MacDonald, un des commissaires d’exposition.
« Posy Simmonds, Herself » est une des expositions de la 52ème éditiondu Festival Inernational de bande dessinée d'Angoulême du 30 janvier au 02 février 2025 © Posy Simmonds
Comment parler à tous les visiteurs, qu’ils connaissent ou non l’œuvre de Posy Simmonds ?
Damien MacDonald : L’exposition, riche d’informations, célèbre une carrière dense. Elle utilise les grands jalons que sont les livres de Posy et montre pour la première fois ses carnets ainsi que du matériel inédit sur Gemma Bovary. Nous croyons comme Posy que quand on travaille avec sincérité, on s’adresse aux jeunes et aux moins jeunes avec autant d’intensité. Il y a dans ses œuvres pour les enfants et dans celles pour les adultes la même intensité. On fait comme elle. Ceux qui connaissent reconnaîtront leurs petits, les autres découvriront.
Concernant la place des femmes, nous avons fait confiance à l’œuvre de Posy : ses personnages, tel Tamara Drewe, parlent d’eux-mêmes : on n’a pas voulu repeindre les roses en rouge, la manière très délicate dont elle fait ce jeu suffit.
Dans l’expo, quelle place accorder à l’image par rapport au texte ?
DMD : Le parcours visuel a été privilégié. Les visiteurs verront le travail sur le papier, les couleurs et plus globalement son travail d’autrice tout en transparence et en délicatesse. Les cartels mettront en valeur le contexte intellectuel, politique, social. Je viens d’une tradition d’histoire de l’art qui nourrit le lecteur le plus possible. Et les flâneurs auront de quoi rire avec de l’humour très anglais. Le mot d’esprit rejoint le trait du dessin.
L’exposition montre les dessinateurs qui l’ont influencée, tels William Heat Robinson, Giles ou Ronald Searle. Ce sera très joli à voir, avec une frise historique très visuelle pour se repérer dans l’œuvre de Posy. On verra la filiation.
Dites-nous-en un peu plus sur les carnets de Posy Simmonds…
DMD : Ce sont des carnets noirs qui offrent des dessins variés, élégants avec des rêveries mais aussi des témoignages. Posy nous a dit qu’en dehors de son mari, personne n’a vraiment vu ces carnets ! Comme on ne peut pas les faire feuilleter dans l’exposition, leur contenu sera projeté dans un petit film. Dans ces carnets, son dessin varie, on voit ses obsessions. Elle veut documenter la curiosité.
Cela m’a permis de mieux comprendre ses romans graphiques. On sent qu’elle scrute ses contemporains, que c’est d’eux dont elle a envie de parler.
EXPOSITION : “Posy Simmonds Herself”, du 30 janvier au 15 mars 2025 au Musée de la Ville d’Angoulême.
COMMISSAIRES D’EXPOSITION : Damien MacDonald et Marguerite Demoëte
SCÉNOGRAPHIE : SOPLO & Roman Gigou
PRODUCTION : FIBD
Exposition
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