Joaquim Mir, un vieux peintre, se souvient de son meilleur ami, Vidal Balaguer, et raconte son histoire à une jeune femme. Artiste bohème, criblé de dettes, Balaguer était tombé amoureux de Mar, modèle qu’il immortalisa nue sur une toile et qu’on ne revit jamais. Cette troisième collaboration entre Oriol et Zidrou restera dans les annales, tant par l’art consommé du conteur que par l’immense palette de son illustrateur.
Mar n’est pas la seule à avoir disparu. Que Balaguer peigne une nature morte et aussitôt les fruits qui ont servi de modèle disparaissent. Il en ira ainsi d’une défunte sur son lit de mort, d’un arbre dans un jardin public ou du serin appartenant à l’artiste. Puig, inspecteur de police soupçonne Balaguer du pire. Finalement la seule solution pour Vidal pour comprendre ce mystérieux phénomène sera de réaliser un auto-portrait...
Puissant, inspiré, bluffant : les qualificatifs s’appliquant au scénario de Natures mortes ne manquent pas ! Puisant dans l’effervescent vivier artistique catalan, Zidrou a su s’entourer d’une pléiade de jeunes talents qui, de Lafèbre à Porcel, de Homs à Oriol, n’ont pas fini de nous enchanter à l’occasion de chaque nouvelle publication.
Après La Peau de l’ours et Les 3 fruits, Oriol nous revient ici dans un tout autre registre graphique, parfaitement adapté à l’histoire que Zidrou lui a concoctée. Quiconque aura visité Barcelone retrouvera dans ces pages le charme particulier de cette ville magique, rehaussé par l’ambiance du début du XXe siècle. Nul doute non plus quant au talent de peintre d’Oriol comme en témoigne la couverture de cet album. Ses compositions très inspirées vont bien au-delà de la seule bande dessinée.
Poussant la mystification jusqu’au bout, l’histoire est complétée par une biographie imaginaire de Victor Balaguer avec la reproduction de quelques-uns de ses tableaux. En omettant cependant de préciser dans quel(s) musée(s) ils sont exposés...