La Princesse de Clèves est un roman fondateur de la littérature française, publié anonymement en 1678 par Mme de La Fayette. Catel Muller et Claire Bouilhac ont relevé le défi de son adaptation en bande dessinée : un pari réussi avec brio !
La jeune et jolie Mademoiselle de Chartres est présentée à la cour du roi Henri II. Le prince de Clèves en tombe éperdument amoureux. La belle accepte le mariage alors qu’elle n’éprouve aucun sentiment pour lui et devient ainsi la princesse de Clèves. Quelque temps après, elle est présentée au duc de Nemours. Le coup de foudre est fulgurant et réciproque. Mais la vertu et la raison doivent prévaloir sur la passion. La princesse de Clèves se refuse à céder à la passion mais son époux finit par apprendre son penchant coupable pour le beau duc. Il en meurt de chagrin. Pourtant, la princesse de Clèves, même devenue veuve, continue à se refuser au duc de Nemours.
Le scénario de la bande dessinée respecte les grandes lignes du roman et s’appuie intelligemment sur les dialogues et les soliloques, fort bien écrits il est vrai, de l’œuvre originale. Une astuce narrative habile est de mettre en scène l’auteur, Madame de La Fayette, dans le prologue et l’épilogue afin de bien situer l’action, le roman ayant été écrit plus d’un siècle après la date supposée où il se situe.
Le dessin de Claire Bouilhac, simple et élégant, met en avant les dialogues. Les belles couleurs rehaussent les splendides costumes de l’époque. Dommage que le découpage très classique et le cadrage souvent stéréotypé contribuent à donner un aspect un peu figé à une bande dessinée qui compte déjà très peu de scènes d’action.
Malgré quelques petits défauts, cette bande dessinée est un hommage très réussi au roman original et surtout une excellente occasion pour les lecteurs de découvrir ou redécouvrir l’un des trésors de la littérature française.