L’histoire se déroule à New York à la fin du 18ème siècle. Un notaire embauche pour son cabinet Bartleby, un jeune homme qui présente tous les gages de qualité et de compétence. Sous-titrée Une histoire de Wall Street, cette étrange et fascinante nouvelle d’Herman Melville a puissamment inspiré José Luis Munuera qui ne manquera pas de surprendre ses lecteurs habituels.
Tout se déroule de façon tout à fait normale jusqu’au jour où, invité à procéder au contrôle d’un certain nombre de documents avec ses deux autres collègues, Bartleby décline sa participation à cette opération par cette simple phrase : « Je préférerais ne pas le faire ». Peu à peu, ce refus formulé ainsi s’appliquera à tous les ordres émanant de son patron, de plus décontenancé par cette attitude intransigeante et définitive.
Poussé jusqu’à l’absurde, le récit de Melville affiche un ton quasi kafkaïen, mais sans cette froideur qui caractérise la plupart des romans de l’auteur tchèque. Si le personnage de Bartleby garde tout son mystère dans son attitude de résilience obstinée, le notaire par sa profonde humanité, se révèle être le personnage central de ce récit. Lors de ses nombreuses déambulations dans les rues de Manhattan, il confie ses problèmes à un de ses amis, un personnage mystérieux dont le rôle sera déterminant lors du dénouement de cette intrigue.
Passant allègrement d’un genre à l’autre, et s’illustrant dans les reprises de séries à succès comme celle de Spirou ou plus récemment celles des Tuniques bleues, Munuera n’est pas l’homme d’un seul style graphique. À l’instar d’un Mikaël et ses deux superbes diptyques que sont Giant et Bootblack, ses images de l’ambiance newyorkaise de cette fin de siècle sont splendides avec un très beau travail sur la couleur de Sedyas.
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