ZOO

Le joint français

couverture de l'album Le joint français

Éditeur : Des ronds dans l'O

Auteur :

Prix : 25.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • note lecteurs4.7
    3 notes pour 3 critiques

Le synopsis de l'album Le joint français

Le "Joint Français", filiale de la C.G.E., est à l'origine une usine implantée à Bezons dans le Val d'Oise. Elle se délocalise en 1962 à Saint-Brieuc. Tout est mis en œuvre pour faciliter son installation mais la filiale ne tient pas ses promesses : les conditions de travail sont difficiles et les salaires sont bien en-deçà des salaires de Bezons. Face au silence de la C.G.E., les ouvriers vont voter en avril 1972 la grève générale. Ce mouvement, très localisé au départ, va toucher toute la région Bretagne qui va, au fil des semaines de conflit, affirmer son identité et sa culture. Ce récit est l'histoire d'un mouvement social dont l'élan de solidarité marqua l'histoire des revendications sociales.


Retour sur l'histoire universelle de la grève du Joint français en 1972

En 1962, le Joint français, filiale de la CGE qui fabrique des pièces techniques d'étanchéité en caoutchouc, est délocalisée de Bezons, dans le Val-d'Oise, à Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor. L'autrice Gwénaëlle Régereau revient sur une grève historique dans une BD bien troussée.

160 pages bien senties, tant dans le scénario que dans un dessin voltigeur en noir et blanc : c'est ce qu'il aura fallu à l'autrice Gwénaëlle Régereau, Bretonne originaire de Saint-Brieuc et installée à La Rochelle. A la faveur d'un retour en terre natale au cours duquel elle essuie un revers de la maison d'édition pour laquelle elle travaille sur son nouveau projet, la Briochine d'origine prend du temps avec ses parents. Son père lui raconte l'histoire de la lutte des travailleuses et travailleurs du Joint français. Elle est captivée au fil de précieux moments familiaux, dans la maison natale ou sur le port du Légué.

Extrait de l'album

Extrait de l'album "Le joint français 1972, une usine en grève" © Des ronds dans l'O

L'autrice reprend vite son stylo et ses crayons pour noter tout ce que lui conte son père. En 1962, le Joint français, filiale de la CGE qui fabrique des pièces techniques d'étanchéité en caoutchouc, est délocalisée. Fermée, l'unité historique de Bezons dans le Val-d'Oise. Place au labeur dans une nouvelle usine installée à Saint-Brieuc. Mais les promesses patronales tombent comme feuilles en automne et le peu de progrès social fond comme neige au soleil. Conditions de travail difficiles au contact, sans protection, de produits toxiques, journées à rallonge, travailleuses et travailleurs malmenés... C'en est trop.


En 1972, dix ans après la délocalisation, la mobilisation connaît son point d'orgue avec la signature de la grève. Au terme d'une lutte âpre et au prix de concessions, les ouvriers obtiennent gain de cause. Mais à quel prix. C'est tout cela et tellement plus encore que raconte et croque Gwénaëlle Régereau avec autant d'implication familiale et proche que de distance. Sa hauteur de vue offre sur un plateau sa crédibilité à la bande dessinée. Preuve, une nouvelle fois et s'il en est encore besoin, de montrer que le Neuvième art a du talent lorsqu'il s'empare des bons sujets avec l'angle adéquat.

Au-delà du travail de recueil de témoignages historiques, du trait vaporeux mais suffisamment précis pour susciter son flot d'émotions, c'est toute l'authenticité de la parole récoltée et de l'humanité qui s'en dégage qui fait tendre cette BD à la plus profonde universalité. Artistes et personnalités de l'époque ne s'y sont pas trompés en s'associant pleinement à la lutte, le chanteur Gilles Servat en tête. Le Joint français appartient désormais à ces écrits croqués, précieux pour décrire une aventure sociale et rendre hommage aux nécessiteux. Le pot de fer contre le pot de terre. David contre Goliath... Peu importe les mots employés. Peu importe le flacon pourvu que subsiste l'ivresse de la lutte et des acquis sociaux.

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Commentaires et critiques (3)

note de la critique de Elwood

5.0

Histoire, dessins, langage – tout travaille en harmonie pour donner un résultat magnifique et originel! Ce BD m’a beaucoup plu, et je me sens informé et amusé à la fois!

Le 04/10/2025 à 16h15

note de la critique de zoe__krg

5.0

Super livre qui nous en apprends beaucoup sur l’histoire du joint français !

Le 04/10/2025 à 16h15

note de la critique de François Samson

4.0

Une BD-reportage pour documenter la vie de l'usine Le joint français de Saint-Brieuc, en se concentrant sur les conflits sociaux qui culminent en 1972. Et cela s’apprécie comme un roman ou un documentaire de l'INA. Le ton de Gwenaëlle Régereau, originaire de St Brieuc, est engagé puisque la parole est donnée à un "camp", celui des grévistes et de leurs soutiens.
Le père de l'autrice travaillait au Joint français où il était militant CFDT, ce qui donne le ton du récit et certains éléments de langage. Les éclairages sont multiples grâce à la documentation de l'autrice et surtout aux différents témoins qu'elle a interrogés, rendant le récit vivant. Cette approche permet de comprendre les articulations et rebonds de ce qui rythma un temps la vie de la ville. Parfois les cicatrices sont encore vives, à d'autres occasions on ressent presque une forme de nostalgie : c'était leur jeunesse, un temps où la solidarité locale était importante, avec le soutien discret d'élus locaux.

Le 26/09/2025 à 00h59