Saint-Germain, puis rouler vers l'ouest !

C'est l'une des rares œuvres de Bruno Le Floc'h qui ne parle pas de la mer et dans laquelle elle n'existe qu'en toile de fond. Dans Saint-Germain, puis rouler à l'Ouest, l'auteur de BD bigouden ouvre les vannes de la liberté narrative et graphique. Un one-shot plein de caractère, à relire sans modération pour les dix ans de la disparition du dessinateur de Loctudy, dans le Sud-Finistère.

Ainsi s'achève cette vaste entreprise dans laquelle j'ai décidé de me lancer pour rendre hommage à Bruno Le Floc'h, génial auteur de BD du Sud-Finistère. Après m'être de nouveau plongé, dix ans après l'avoir rencontré dans une librairie de Quimper, dans l'ensemble de ses BD où la mer a une place de choix, me voici sur la route d'Alexis, un jazzman qui a davantage pensé à ses soirées endiablées qu'à Mary, son grand amour.

Il va tout faire pour retrouver celle qui fait battre son cœur aussi vite que son saxo. Direction Dinard, où elle possède une maison de famille dont elle parlait si souvent. Avec, pour seule indice, cette lettre d'adieu dans laquelle elle lui explique qu'elle ne peut continuer à rester avec un homme qui préfère les bœufs jazzy à sa compagnie.

Saint-Germain, puis rouler vers l'Ouest
© Dargaud, 2022

C'es une fois de plus finement raconté et incroyablement bien dessiné. L'auteur bigouden plonge au cœur d'un univers pour mieux en distiller l'amour entre deux êtres et décrire avec passion le lien amoureux qui les unit. Le dessin est toujours aussi vif que dans les scènes de mer de Trois éclats blancs et sa suite, Une après-midi d'été.

Alexis et Mary se reverront-ils ? Parviendra-t-il à reconquérir le cœur de sa bienaimée ? Vous ne le saurez qu'en lisant Saint-Germain, puis rouler vers l'Ouest jusqu'à la dernière case, la dernière note, la dernière larme. Ovni dans le parcours de Bruno Le Floc'h, elle n'en est pas moins délicieuse. Longue vie, Bruno. Et puisse tes BD nous garder jusqu'au bout en pleine humanité.