Ayant réussi à enrôler Basile, l’aîné de la fratrie sous la protection de la comtesse Aristophania, parmi ses affidés pour conquérir la source d’Azur, Gédéon, le Roi banni, est sur le point de gagner la partie. Ce 4ème tome conclue cette tétralogie dont l’issue n’a pourtant jamais laissé le moindre doute : les « bons » finissent par l’emporter sur les « méchants ».
Petit coup d’œil rétrospectif sur ce récit qui démarre tambour battant : les deux premiers tomes (Tome 1 - Le Royaume d'Azur ; Tome 2 - Progredientes)sont plus que prometteurs avant que l’histoire commence à s’enliser petit à petit au fil des péripéties de la troisième partie.
Présenté par l’éditeur comme étant « une saga de fantasy à la française », le scénario de Xavier Dorison oscille sans cesse entre deux axes : la chronique sociale à la Émile Zola de ce début du XXème siècle et un univers purement fantastique qui dote ses différents personnages, tous fortement caractérisés, de pouvoirs exceptionnels dont ils usent de façon répétitive et, peu à peu, lassante.

Aristophania - T4 : La Montagne rouge
© Dargaud, éditions 2022
Cette dernière partie apporte encore quelques éclaircissements sur les liens qui unissaient Gédéon et Aristophania, (ils se sont connus lors de la Commune de Paris et ont eu un fils ensemble). Xavier Dorison nous laisse entrevoir une perspective qui aurait sans doute pu donner lieu, sans tout ce folklore fantastique, à une puissante saga familiale plongée dans les tourments de la grande Histoire.
Si l’en est un qui tire totalement son épingle du jeu, c’est bien Joël Parnotte qui, visiblement, s’est investi corps et âme dans ce récit couvrant 249 planches réalisées sur une période de près de quatre ans où il a donné le meilleur de lui-même avec une constance exemplaire pour faire vivre cette galerie de personnages dans un contexte toujours riche en détails.