Alors qu’Angélique et Angulus sont à Paris pour enquêter sur la disparition d’un modèle du peintre Antoine Caron, Arthus, accompagné de César, le fils aîné de Nostradamus, tente d’élucider le mystère des pluies de sang qui se sont abattues sur un village basque. Ce quatrième tome confirme nos craintes : Raule a mélangé tant d’ingrédients dans son récit qu’il en est devenu quelque peu indigeste.
En absorbant un mystérieux breuvage dans l’atelier de Caron, Angélique et Angulus sont embarqués dans un voyage de plus en plus cauchemardesque où le statut de la femme dans une société dominée par les mâles s’avère prépondérant. Curieusement, Arthus et César se heurtent à la même adversité incarnée dans ce village, éradiqué de toute présence masculine, par Mélusine, une redoutable sorcière aux pouvoirs diaboliques.

En menant en parallèle les investigations respectives des deux tandems d’enquêteurs, le cadre du 46 planches standard se révèle bien insuffisant pour développer un scénario qui flirte constamment avec le genre fantastique le plus débridé et peine à trouver la bonne respiration. Ce récit à tiroirs multiplie les séquences en flash-back où l’on en apprend un peu plus sur les origines d’Artus Trivium et de ses acolytes ainsi que les circonstances dans lesquelles Nostradamus rencontra Léonard de Vinci et fit la connaissance de François Ier.
Ainsi, l’enthousiasme soulevé par le premier cycle se trouve quelque peu atténué par ces nouveaux développements. Il n’en demeure pas moins que le travail de Juan Luis Landa continue de nous bluffer par son réalisme pointilleux, sans connaître le moindre fléchissement de la première à la dernière page. L’album s’achève sur la mort de Nostradamus et se conclut par son testament spirituel à l’intention d’Arthus. Que nous retrouverons sans doute pour d’autres aventures...