Un homme de main n'a pas droit à l'erreur. Lucien le sait, son patron ne lui pardonnera pas. Il aurait pu faire n'importe quoi pour sauver sa peau : prendre un avion pour l'étranger et tenter de se faire oublier, s'engager dans la Légion ou même changer de tête. Mais il a trouvé mieux : une soutane. Sylvain Vallée (Il était une fois en France, Katanga, Tananarive) et Jacky Schwartzmann (Demain c'est loin, Kasso, Shit ! ) associent leurs talents pour ce polar décapant, drôle et délicieusement iconoclaste.

Habemus Bastard - T1 : L'Être Nécessaire

Jacky Schwartzmann, Sylvain Vallée
Série : Habemus BastardTome : 1/2Éditeur : Dargaud
Auteur : Jacky Schwartzmann, Sylvain Vallée
Genres : Polar / Thriller
Public : À partir de 16 ans
Prix : 19.99€
- ZOO
3.5
Scénario
3.0
Dessin
4.0
4.0
11 notes pour 2 critiques
Le synopsis de l'album L'Être Nécessaire
Le nouveau diptyque de Sylvain Vallée, entre mafia et religion

Le père Lucien n'est pas un curé comme les autres. Quand il débarque dans le Jura et annonce que Dieu est noir, il surprend ses paroissiens. En réalité, sa soutane ne lui sert qu'à une chose : se protéger en cavale et éviter les règlements de compte. Le premier tome de ce diptyque commence pied au plancher. Si le dessin emporte d'emblée l'adhésion, le scénario, original sur le papier, est finalement moins surprenant que prévu.
Le père Lucien est un voyou en cavale. Il a embrassé la religion pour mener sa cavale avec plus de tranquillité et éloigner les malfrats qui aimeraient lui faire la peau. Mais quand il débarque à Saint-Claude, dans le Jura, les paroissiens sont pour le moins surpris par ce religieux aux sermons pas très orthodoxes : il prétend, par exemple, que Dieu est noir. Et pourquoi pas, d'ailleurs ?

Habemus Bastard © Dargaud
Sylvain Vallée (Katanga, Il était une fois en France) signe un récit que l'on dévore avec avidité. Le personnage du père Lucien est captivant. Il évolue dans une ambiance digne des Frères Cohen et de Quentin Tarantino. Pas très catholique, mais fendard, ce prêtre pour le moins atypique. On s'y attache au fil de cette première partie de l'histoire, même si elle est finalement moins originale qu'attendue.
On sent la patte de Jacky Schartzmann, présenté par l'éditeur Dargaud comme une « étoile montante du polar français », lauréat du Prix du polar européen avec son livre Shit ! Son association avec Sylvain Vallée, scénariste et dessinateur de renom, apporte une narration solide et plante un décor intéressant, même s'il ne va pas complètement au bout du prêtre déjanté que l'on pouvait attendre dans ce début de petite série bien troussé.
Le dessin rond et explosif de Sylvain Vallée colle à merveille au thème et à l'ambiance de voyous de cette bande dessinée. Son trait au cordeau et ses couleurs équilibrées apportent un graphisme de choix à cette BD qui devrait séduire toutes les amatrices et amateurs de romans policiers bien ficelés et de récits haletants de cavales. Les délinquants et criminels fascinent toujours : le père Lucien en est une nouvelle preuve.
La bande annonce sur l'album L'Être Nécessaire

Commentaires et critiques (2)
3.5
"Habeus Bastard" avait tout pour accrocher l'œil avec son titre prometteur, mais au final, c'est un peu comme un plat qu'on a déjà goûté mille fois. Pas de grosse surprise, le scénario suit les codes du genre à la lettre, avec un petit air de "déjà-vu" bien sympathique à lire, certes, mais sans révolutionner le genre.
On ne va pas tout jeter non plus ! Le héros a du charisme à revendre, et le coup de crayon de Vallée est toujours aussi efficace.
On croise les doigts pour que le deuxième tome nous réserve quelques bonnes surprises !
Le 09/08/2024 à 14h43
4.0
On connaissait le faux pasteur qui est en fait un flic new-yorkais. Voici le prêtre qui se révèle être un tueur en cavale.
Le dessin est assurément la force de cet album. Saint-Claude, petite ville endormie du Jura sous la neige, l'église austère qui ressemble à un vieux donjon, le presbytère qui semble figé dans les années 50... Mais aussi le gang maffieux gitan qui crie vengeance, aux trognes bien senties, tout droit sortis d'un film scénarisé par Audiard. L'émotion vient surtout du dessin.
Les dialogues, parlons-en. Ils sont un peu en deçà. On en espérait davantage de truculence. Et on aurait pu attendre un peu plus de structure pour lier les différents ingrédients du récit. Beaucoup de personnes secondaires. Cela part un peu dans tous les sens.
Malgré ces quelques bémols, ce polar mâtiné d'humour noir est une bonne lecture. Et surtout, quel dessin !
Le 20/05/2024 à 14h42
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