À la pension Moreau, on mate les enfants récalcitrants. Au cachot, au pain sec et à l’eau. Les gosses de riches sont là pour être remis dans le droit chemin par des encadrants méchants. Des animaux. Le dessin rond de Marc Lizano met en valeur un scénario original et construit. Vivement la suite.
À la pension Moreau, on mate les enfants les plus récalcitrants. Un peu paumés, un peu déchus, ces petites têtes se retrouvent au pain sec et à l’eau. Au cachot, même, si l’un des méchants animaux qui les dirigent a décidé de laisser libre cours à sa méchanceté. Le petit Emile rejoint la pension. Il ne parle pas, mais dessine dès qu’il le peut...

Benoît Broyart plante le décor triste d’une terne pension où sont accueillis des gosses de riches qui multiplient les sorties de route. À travers l’accueil d’Emile, son mutisme et son évolution dans la pension, c’est tout le rapport à l’autre qui surgit. Dans le meilleur et le pire, sans oublier ce qu’implique les excès de pouvoir des petits chefaillons.
Le trait enfantin de Marc Lizano sied à merveille à cette histoire dont on attend des rebondissements dans deux prochains volets. Comme dans l’adaptation en BD du Cheval d’orgueil de Per-Jakez Hélias, ses personnages aux visages rondouillards masquent à peine la tragédie de l’enfance pour mieux la laisser exploser et s’afficher au grand jour. Les couleurs alternent entre la chaleur des liens qui se nouent entre les pensionnaires et la froideur de l’ambiance.

Vivement les deux prochains tomes. Car après avoir dévoré cette mise en place, on a hâte de savoir ce qu’il va advenir d’Emile dans cette maudite pension. Une chose est sûre : l’argent n’assure pas toujours le confort. Même quand on paye le prix fort, comme les parents du héros...
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